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Europe Ecologie : un petit verre pour la route

Publié le 01 mars 2010 par Pierre

photo011817h00. Europe Ecologie rassemble ses candidats, autour d’un apéro-débat citoyen.
L’idée est excellente : que le citoyen rencontre, touche, discute et partage un verre avec les candidats de Europe Ecologie. Le lieu est bien trouvé : L’Européen !

A 10 mètres à gauche de cette salle de concert. Un bar : le Petit Poucet. A la même heure, Jacques Daniel et Michel N’Guyen se retrouvent, accoudés au bar, une 1664 à la main. Comme tous les samedis, il se retrouvent pour partager un verre. Oh, rien de très intelligents, rien de très poussés. Ils discutent de leurs tracas, de leur quotidiens, de leurs envies. 2 amis en somme.

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L’ambition d’ Europe Ecologie ? Ouvrir à l’écologie à la société, le libérer du carcan du bobo-environnemental pour être en prise directe avec le peuple (le vrai), et ses préoccupations quotidiennes : le prix de l’essence, de prix du loyer, le prix du kilo de carottes, le prix des demis…

Voilà pour le décor. Le comptoir a envoyé deux de ses meilleurs reporters pour comprendre Europe Ecologie et sa relation avec le peuple, grâce au ressort de la démocratie directe.

Le 1er choc est visuel : le chaos règne dans ce sous-sol de l’Européen. Les candidats, sans micros, déclament en quelques minutes leur pedigree et leurs ambitions pour les régionales. Sans discours construit, le message passe difficilement.

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A coté, toujours accoudés au comptoir, Jacques et Michel ouvrent le débat avec leurs voisins de comptoir. La vie chère, les problèmes de violence dans les écoles de leurs enfants, la vraie vie quoi. Ils argumentent, font passer leur message. En direct avec la démocratie.
Démocratie… directe chez Europe Ecologie : le candidat est debout dans la foule des sympathisants, le candidat trinque avec le quidam, la bouche pleine de cake au thon. Pas de hiérarchie, on s’interpelle par le prénom ; c’est l’équation candidat = sympathisant = force vive = acteur de la conversion écologique.
Résultat ? Tout le monde participe dans un joyeux bordel, on est prêt, on y va… mais où est le peuple ? Où sont les pauvres, les ouvriers, les employés, les balayeurs, les coiffeurs, les garçons de café, les conducteurs de métro, les caissières, les RMIstes, les retraités, les serveurs de chez McDo, les sous traitants, les plombiers, les artisans, les sage femmes, les employés de chez EasyJet, les traders, les banquiers, les agriculteurs, les camionneurs, les pêcheurs ?
Au comptoir, Michel N’Guyen, la bouche pâteuse après son deuxième verre de kir, refait le monde. « et vous allez voâr que Bachelot va devenir ministre de la culture, hein ! » « Moi, euh je pourrais être ministre de la culture, mais il me faudrait bien 3 ans, attention » « Patron, je vous reprends un petit dernier, rapide ».

De retour chez les verts, le malaise s’installe. Le buffet est vide, les têtes d’affiches sont reparties. Nous n’aurons pas eu la possibilité de parler avec les candidats, repartis dans leur quartier. Un vrai malaise, une déception face à cet amateurisme criant. Si Europe Ecologie veut grandir, elle doit transformer sa soif de pouvoir en soif de l’intérêt général… sans oublier la soif de celui qui s’approche du buffet.

Fred et Pierre


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