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Repos absolu et mouvement

Publié le 01 mars 2010 par Jeanjacques
L’une des révolutions qu’opéra la relativité fut d’annoncer et de démontrer qu’aucun corps ne se pouvait concevoir en repos absolu, et que « tout était mouvement ». Cela épousait bien les valeurs d’un monde en pleine expansion qui ne cessait de battre des records de vitesse et ne voyait pas de limite à ses prouesses techniques et scientifiques. Cela concordait bien également avec la destitution en cours du référent absolu divin et ouvrait l’ère de l’éparpillement des vérités, d’un relativisme généralisé. Ces coïncidences nous interrogent sur les liens qu’on peut supposer entre les concepts scientifiques et l’esprit d’une époque, ce que d’autres ont nommé un « épistémè ».

Tout est mouvement car avec Einstein, il est impossible de mesurer le mouvement relativement à un référentiel absolument immobile (l’espace) tel que le concevait Newton. Il s’analyse désormais relativement à un autre érigé, lui, en absolu : la vitesse de la lumière posée comme constante et indépassable. L’absolu d’une époque d’expansion effrénée était bien une vitesse, une vitesse absolue…

Mais ici comme dans d’autres parties de la relativité, Einstein n’a-t-il pas engagé son siècle dans l’erreur, dans l’impasse ?

Car en vérité, est-il possible concevoir une théorie du mouvement sans qu’on puisse le définir par rapport à son opposé radical, le repos absolu ? Pour cela il nous faut réinterroger justement les propriétés de la lumière parmi lesquelles l’impossibilité de son accélération : sa vitesse n’est pas progressive, elle est immédiatement absolue à 299792458 m/s. Un électron lorsqu’il effectue un saut sur une orbite supérieure émet un photon. Celui-ci n’est pas extrait du corps de l’électron, il n’était pas constitué antérieurement et ne peut avoir été accéléré. Ainsi, la lumière atteint IMMEDIATEMENT la vitesse absolue, le photon passe instantanément de la vitesse 0 à C.

De la vitesse ZERO avons-nous écrit ? Comment est-il possible de parler de vitesse zéro, d’un état de repos absolu au cœur même de l’interdit relativiste ? Car il faut se rendre à l’évidence, le photon inexistant avant sa création et n’ayant pu être accéléré, a bien initié son mouvement à partir d’un état de mouvement zéro, d’un état d’inertie fondamental. Il apparaît que l’absolu de la vitesse de la lumière a bien son radical opposé dans ce non mouvement tout aussi absolu. Et dés lors, une théorie du mouvement pour être valable devrait effectivement comporter à ses extrêmes repos absolu et vitesse limite. Aussi - par hypothèse - si nous parvenions à saisir avec une extrême précision le lieu et le moment où ce photon a pris naissance, nous serions assurés que ce point était absolument immobile avant d’être…en mouvement.

Mais, plus fondamentalement, se pose ici la question de savoir « d’où » et comment un photon peut ainsi s’extraire du néant ou plus exactement de l’espace. En effet, si celui-ci avant d’être en mouvement, « était » tout naturellement au repos absolu, il serait utile de connaître les propriétés de cet état et consécutivement celles de l’espace d’où apparemment il a surgit. Mais nous nous éloignons du cœur de notre problème.

Pour l’heure tous les corps et les substances connus sont en mouvement, tout est mouvement… sauf ceux ou celles qui ne nous connaissons pas.


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