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Avec Xynthia, Sarkozy, défait, a trouvé sa Katrina.

Publié le 02 mars 2010 par Juan
Avec Xynthia, Sarkozy, défait, a trouvé sa Katrina.Fort avec les faibles, faible avec les forts. C'est une maxime que l'on semble suivre en Sarkofrance. Mardi, Nicolas Sarkozy a convoqué Valérie Pécresse et va sacquer Anne Lauvergnon, la patronne d'Areva. Mais lundi, sa journée était hyper-active: un tour en Charentes, un autre au Conseil Constitutionnel, et l'accueil de son ami le président russe Medvedev. Bienvenue en monarchie.
Eviter le syndrome Katrina
Nicolas Sarkozy voulait éviter le syndrome Katrina. En août 2005, le cyclone Katrina dévaste la Floride. George Bush paraît tétanisé. Il s'y rend avec des semaines de retard. On l'accuse de passivité, de racisme. Les victimes les plus nombreuses se comptaient dans la communauté noire. En France, la tempête Xynthia a été dramatique. 59 morts et disparus après une déferlante pourtant annoncée. Les questions se posent. Comment est-ce possible ? Dans l'après midi de dimanche, quand le nombre de morts fut annoncé à plus de 40, Nicolas Sarkozy a compris qu'il devait se rendre sur place, caméras embarqués et quelques millions d'euros. Un déplacement présidentiel se décide au nombre des victimes. On l'a donc vu, dès lundi matin, survolant les zones dévastées comme George W. Bush en son temps au-dessus de la Floride, le visage sombre et sérieux. A terre, les caméras de télévision le filment à hauteur de Monarque. Il promet tout et en même temps pas grand chose : un "plan digues" que doit concocter Jean-Louis Borloo, un décret sur la catastrophe nationale dès mardi, une table ronde avec les ostréiculteurs, et 3 millions d'euros d'aide d'urgence. Trois millions d'euros, pas plus.  "C'est une catastrophe nationale, un drame humain, un bilan épouvantable. L'urgence, c'est d'entourer les familles qui ont des disparus et des morts" a-t-il expliqué à L'Aiguillon-sur-Mer. Sarkozy est tout en compassion. Un rôle qu'il adore : "Il faut qu'on s'interroge pour savoir comment en France, au XXIe siècle, des familles peuvent être surprises dans leur sommeil, mourir noyées dans leur maison". Ne faudrait-il pas s'interroger sur les promesses de l'Etat, il y a un an, après la tempête Klaus, dans les Landes , qui n'ont pas été tenues ?
Sermoner les incompétent(e)s
Sa ministre de l'Enseignement Supérieur peine. Sa campagne aux élections régionales d'ile-de-France a sombré dans l'affaire Soumaré. Pourtant, Frédéric Lefebvre a maintenu la charge. Il avait expliqué, la semaine dernière, que la droite avait choisi un policier, "lui aussi issu de la diversité", comme tête de liste locale, alors que le parti socialiste avait préféré un "condamné". Patrick Karam, numéro deux de la liste UMP à Paris pour les régionales, a été appelé à la rescousse par les stratèges élyséens. Il a enfoncé le clou, lundi 1er mars, en déclarant :  "On a le droit au pardon oui, Soumaré a le droit aussi de faire une carrière politique, mais en le plaçant comme tête de liste, il stigmatise la diversité".
Pour Pécresse, sa rencontre avec Sarkozy est la "marque d’un soutien, qui m’est précieux, particulièrement dans cette dernière ligne droite difficile". Pourtant, un responsable de l'UMP a confié, anonymement bien sûr, à l'Express, que le président français "est un peu agacé par des personnes qui ne font pas assez campagne ou qui jouent contre leur camp". Roger Karoutchi, rival malheureux à la tête de liste en IdF et déchu du gouvernement en juin dernier, est aussi fortement critiqué à l'Elysée.
La patronne d'Areva va être démise de ses fonctions. Son rival pour la maîtrise de la filière nucléaire française, le fameux Henri Proglio, a eu gain de cause. Le récent fiasco à Abou Dhabi aurait eu raison d'Anne Lauvergnon.  A l'époque, Claude Guéant avait eu des mots très durs pour critiquer le manque de coordination.
Eviter les contre-pouvoirs
Lundi 1er mars, Nicolas Sarkozy est venu saluer le Conseil Constitutionnel. Il vient d'y nommer Michel Charasse. Il venait surtout discourir sur "sa" réforme : "le 1er mars 2010 restera comme la date d'un changement profond de notre système juridique", a-t-il lancé lors d'un discours devant les membres du Conseil constitutionnel. Désormais, tout citoyen pourrait contester devant le Conseil constitutionnel une loi dont il juge qu'elle porte atteinte à ses droits et libertés. Cette histoire est un gadget qui fait joli, un façon d'encombrer le Conseil de toutes sortes de plaintes. "La réforme que nous introduisons aujourd'hui dans notre droit va modifier les équilibres existants. Il va nous en falloir trouver de nouveaux (...) Il faudra faire preuve de plus de sagesse encore" rappelle Nicolas Sarkozy. On retiendra plutôt l'avertissement de Nicolas Sarkozy à l'encontre d'un Conseil qui lui a censuré une taxe carbone, quelques jours avant son entrée en vigueur, et, récemment, le raccordement des caméras de réseaux privés (notamment HLM) à celui de la police. Voici donc Nicolas Sarkozy, président de la République, qui rappelle aux "Sages" du Conseil Constitutionnel qu'ils ne sont pas "une sorte de contre-pouvoir politique."
 "Autant la séparation des pouvoirs est indispensable à toute démocratie, autant la notion de contre-pouvoir est étrangère à notre conception de l'Etat et de la République"
Cette phrase, prononcée ce lundi 1er mars, par Nicolas Sarkozy est exemplaire de la Sarkofrance. Sarkozy récuse les contre-pouvoirs, et n'en retient qu'un, le sien. "Notre démocratie n'aurait rien à gagner à un conflit permanent entre les différents pouvoirs et autorités à travers laquelle elle s'exprime". 

Cecile Duflot et la tempête KLAUS...
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