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Philippe Djian, l'écrivain

Publié le 02 mars 2010 par Didier54 @Partages
Philippe Djian, l'écrivainPhilippe Djian écrit les paroles des chansons de Stéphane Eicher. C'est surtout un écrivain. Qu'on aime ou pas. Moi j'adore. On a commencé ensemble, en quelque sorte. Depuis, on ne se lâche plus. Enfin... surtout moi. Il s'écrit pas mal de choses sur le gaillard, que j'ai rencontré par hasard et via un film : 37°2 le matin. Générationnel, disent certains.
J'ai beaucoup aimé aller sur ce site, dommage qu'il soit en jachère.
Il y aussi ce site, plus récent et assez complet, sans oublier l'incontournable wikipédia.
Avec la sortie de son dernier bouquin, Incidences, pas mal d'articles intéressants dans les médias.
A noter enfin une interview sonore, où Djian parle de l'écriture.
Dernièrement, un long entretien dans Libération.
J'ai bien aimé ceci :
- La littérature, si on ne fait rien pour elle, si les écrivains ne la travaillent pas, c’est une langue morte. Céline disait, si vous voulez des histoires, il y en a plein les journaux. Il y a des films noirs dont l’histoire est très moyenne, mais qui sont transcendés par la beauté du noir et blanc, ou par le style du metteur en scène. Pour un écrivain, seuls comptent le style, la langue, et non l’histoire.
- Presque depuis ma naissance, je suis sourd d’une oreille. Je crois que je suis un musicien raté. J’ai un frère pianiste de haut niveau, quand je le vois derrière son piano en train de jouer, c’est ça que je veux et que je n’aurai jamais, mais que je trouve un peu à travers la langue. Ma génération s’est fondée sur la musique, on s’est reconnus à travers elle, elle était le totem. Je suis fou de ça. Tout m’est venu de là. 
-  La place de l’écrivain dans la société, j'aborde l’écrivain en tant que personne qui transmet un outil de compréhension, c’est important. J’ai vécu la littérature comme ça. Carver, Kerouac, m’ont donné une perception différente. Kerouac m’a aidé à traverser la rue. Il m’aidait à parler à ma femme, à mes enfants. Il transformait ma manière de voir. Comme les cinéastes japonais, comme Ozu qui abaisse sa caméra. Il ne filme pas un monde inconnu, il filme le nôtre à un niveau différent. (...) Je suis désolé quand j’apprends que des librairies ferment. Qu’est-ce qui va se passer si les gens ne lisent plus ? Ce sont des gens qui votent, à qui on demande une opinion.
- Ces lettres qu’on écrivait à 14 ans, c’est le monde qui permettait ça. La France était un vieux pays, d’un ennui incroyable, les flics étaient encore en vélo avec une cape, on les appelait les hirondelles. C’était Roger Pierre et Jean-Marc Thibaud au cinéma, et Sacha Distel chantant les scoubidous. On avait un général comme président. Putain de général. C’était certainement un homme politique, un écrivain, magnifique, mais à 18 ans, ça me prenait là [il porte une main à sa gorge, ndlr]. Je suis le fruit de tout ça.

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