Magazine Médias

Paul Cauguin, nouveau correspondant de presse de Canal...

Publié le 02 mars 2010 par Philippejandrok

6262a33f6e3f87a5fd823a9cfbf08df7.jpgSouvent, je constate avec frayeur la terrible inculture des journalistes, pas tous heureusement, mais nombre d’entre eux se distinguent par un manque de savoir édifiant pour des personnes sensées avoir suivi un enseignement de niveau universitaire.

Il est aisé de vérifier ce triste constat, et des blogs, des sites internet lancent parfois de fausses informations relevées par des journalistes travaillant pour des chaines de TV et relayant une fausse information parce qu’elle n’a pas été vérifiée, faute de professionnalisme.

Cela arrive fréquemment, je me souviens d’une rage soudaine de mon père un matin lorsqu’il lut dans les Dernières Nouvelles d’Alsace, il y a de cela une dizaine d’années :

- « Bucarest, la capitale de la Hongrie ! »

Pour un Hongrois comme lui, issu d’une des familles les plus prestigieuses de ce pays, voir cette déclaration en caractère gras, pleine page, que des journalistes Français étaient incapables de faire la différence entre la capitale de la Hongrie et celle de la Roumanie, ce n’était pas seulement honteux et lamentable, c’était une insulte, il m’avait téléphoné :

- - Écoute petit, tu vas écrire à ce torchon pour lui donner une leçon de géographie, c’est une honte…

Il est vrai que les Français ont l'habitude de donner des leçons de morale avec une forme de prétention détestable, et comme mon père subissait le racisme local à cause de son origine, c’était en effet une double insulte qui allait entretenir l’inculture de la majorité des alsaciens qui lui faisaient des reproches au quotidien en le traitant de « sale étranger », un « sale étranger » qui connaissait l’histoire de France, sa littérature et son théâtre mieux que les Français eux-mêmes. À soixante ans, il était encore capable de me réciter en Hongrois des tirades du Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand et moi, j’étais gêné, alors que j’admirais son savoir.

Bref ! c’est de l’histoire ancienne, mais revenons à nos fiers journalistes persuadés de délivrer le message sublime, celui de la Vérité.

Cela se passe en Roumanie, sur un site satyrique roumain, Times.ro, qui publie un article suite à une erreur commise par l’armée roumaine qui aurait envoyée des troupes et de l’aide humanitaire à Tahiti plutôt qu’à Haïti, au point que le Ministre de la Défense roumain a déclaré pour justifier cette erreur :

- "Franchement, ce n'est pas la peine d'en faire un plat. Haïti, Tahiti, Mahiti, Papiti, toutes ces îles ont des noms qui se ressemblent. Qu'elles aillent au diable."

Vous y croyez ?

Allez, vous y avez cru, mais ce n’est pas votre métier de vérifier l’information, car en effet, il s’agit bien d’un canular, en revanche c’est un devoir de vérifier avant toute diffusion ce type d’information par une rédaction sérieuse et digne de ce nom, ce qui n’a pas été fait par la rédaction de Canal+ dans l’émission "L'édition spéciale" qui l’a relayée comme étant véridique.

On ne peut vraiment plus faire confiance à personne dans ce métier.

Je suppose que la rédaction du journal a reçu l’information de son correspondant local, un certain Paul Gauguin, témoin de l’arrivée triomphale du bataillon roumain et de l’aide humanitaire généreuse pour un peuple en souffrance en débarquant sur les plages de Tahiti.

Vive la presse !

Nous vivons une époque formidable…


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Philippejandrok 11422 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines