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Faut-il moraliser ?

Publié le 21 janvier 2009 par Ed
Faut-il moraliser ?
Pour Nicolas Sarkozy, c’est très clair et c’est oui. 
En exigeant que les dirigeants des banques françaises renoncent à leurs bonus au titre de l’exercice 2008, Sarkozy envoie un signal fort aux nababs de la finance moderne : rien ne sera plus comme avant. L’époque des gros profits à très courte vue est désormais révolue.
Mais est-ce suffisant ?
Il faut tout d’abord rappeler le contexte : l’invraisemblable épopée des subprimes précédée et accompagnée d’un endettement généralisé. Une part grandissante de la croissance des sociétés occidentales s’est faite à crédit ces 20 dernières années sous le joug du développement d’artifices financières toujours plus efficaces. Le bouquet final : la titrisation massive de crédits hypothécaires américains pourris disséminés un peu partout avec pour corolaire la faillite de millions de ménages américains et une récession mondiale. Le tout, sous la complaisance et l’accompagnement même, d’agences de notation déshonorées qui ont failli à leur mission.
Les grandes banques d’affaires, à l’origine de la production et de la commercialisation des titres « subprimes » (produits regroupant de milliers de crédits hypothécaires plus ou moins pourris), et les agences de notation, ont une responsabilité essentielle dans la situation actuelle. Ces financiers rémunérés des dizaines de millions par année (par tête de pipe) ont imaginé, crée et commercialisé ces produits toxiques sur les marchés financiers. Quant aux agences de notation, elles ont évalué ces produits comme les plus sûrs alors même que les crédits hypothécaires les composant avaient été accordés souvent à taux variables et à des ménages parfois sans revenus. Pendant plusieurs années, ces produits financiers ont généré des dizaines de milliards de profits et des bonus stratosphériques

Dès 2007, le retournement du marché immobilier américain a provoqué l’effondrement d’un système totalement dénué de moral et basé exclusivement sur l’avidité, la tromperie et le déni de l’autre.


D’un côté, des traders et dirigeants avides qui se sont enrichis dans des ordres de grandeur inimaginables au cours des belles années. De l’autre, des millions de ménages ruinés, des épargnants et futurs retraités floués, et un système financier décrédibilisé sauvé en dernier ressort par le contribuable. Durant quelques années, ces traders et dirigeants ont pris des décisions dévastatrices pour la collectivité mais qui leurs ont rapporté des milliards. 
D'où la question suivante...
Ces milliards ne devraient-ils pas être tout simplement restitués à la société ? Est-ce réellement impossible ?... 

Avec le retour en force des politiques, tout devient possible....



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