C’était donc ça ! Un odieux complot ourdi contre la municipalité
d’Orléans par l’opposition et le parti socialiste (voire pire !). Parlant de la création du comité de coordination des associations de sauvegarde et d’aménagement de
l’agglomération d’Orléans (CCASAAO), le premier-maire adjoint, l’UMP Olivier Carré, sans doute pour mieux moquer l’initiative citoyenne, parle de « faux nez d’un parti ». C’est
dans La République du Centre du 2 mars. Une page entière pour répondre aux cinq colonnes publiées dans l’édition du 26 février au lendemain de la réunion qui a donné naissance au comité.
Dix associations qui « reprochent toutes vertement à la mairie UMP d’Orléans, dixit Antony Gautier, le journaliste de La Rep’, son manque d’écoute et de concertation pour tous
les grands projets qui vont restructurer la ville, et même parfois l’agglo ». Aux critiques qualitatives du CCASAAO, l’adjoint à l’urbanisme répond chiffres. Comme si la démocratie
municipale se mesurait d’abord à l’aune du nombre de réunions organisées. Quand Anne-Marie Coursimault lui rappelle que la secrétaire générale du comité, Michèle Pluvinage, serait plutôt située
politiquement au « centre droit », Olivier Carré s’en sort avec une pirouette : « Je ne savais pas ».
C’est mal connaître (ou feindre de) Michèle Pluvinage que de
lui prêter des accointances quasiment gauchisantes et, surtout, méprisant à l'égard de la présidente de l’ADAQ, que de laisser croire qu’elle puisse être ainsi manipulée.
Une fois de plus, la ficelle de la thèse du complot est une un peu grosse. Quand des associations comme le comité de quartier Saint-Marceau ne sont pas contestataires, le premier maire adjoint
leur accorde le label indépendant. Mais que l’une d’elles ose contester les choix de la majorité et elle est immédiatement accusée d’être manipulée par ceux qui n’accepteraient pas le verdict des
unes. Il y a quelque chose de paradoxal de vouloir les associations hors du jeu politique tout en leur refusant la légitimité de contester des projets de la municipalité en place, fussent-ils
inscrits à son programme électoral.
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