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Quand Sarkozy demandait de construire en zone inondable...

Publié le 03 mars 2010 par Juan

Nicolas Sarkozy n'avait pas de mots assez durs, lundi, contre ... la tempête. Et oui, en Sarkofrance, le Monarque hurle facilement contre les éléments. Pourtant, il ferait bien de vérifier ses propres propos. Mardi, Nicolas Sarkozy continuait sa campagne électorale régionales. Le matin, avec Valérie Pécresse, plus tard, lors d'un déplacement surprotégé dans l'Aisne.
Fichues zones inondables
Lundi en Charentes-Maritimes, il s'écriait: "On ne peut pas transiger avec la sécurité". Vraiment ? La polémique naît sur la politique d'aménagement du littoral, les logements modestes rapidement construits sur des zones mal protégés, les digues peu renforcées. Le plus triste et révoltant provient sans doute de ce rappel, une déclaration pas si ancienne que cela (*). Le 29 avril 2009, le Monarque encourageait la construction en zones inondables.

«Le problème c’est la réglementation. Pour libérer l’offre il faut déréglementer, élever les coefficients d’occupation des sols et rétablir la continuité du bâti dans les zones denses, permettre à chaque propriétaire d’une maison individuelle de s’agrandir, d’ajouter une pièce ou un étage, rendre constructible les zones inondables pour des bâtiments adaptés à l’environnement et au risque, utiliser les interstices, les délaissés d’infrastructures... Il faut changer nos procédures, notre façon d’appliquer le droit, sortir du respect passif d’une réglementation de plus en plus pesante, non pour laisser le champ libre au marché mais pour que la ville vive, respire, évolue, se développe en respectant des règles fortes, compréhensibles, efficaces, écologiques. J’ai demandé que soit conduite une réflexion approfondie sur ce changement de philosophie de notre droit de l’urbanisme.»
Discours de M. le Président de la République quant au Grand Paris
L'assouplissement des règles d'urbanisme était déjà l'un des mots d'ordre d'un précédent discours, comme nous le rappelle Politistution. "Je dis aux élus qui sont ici, je sais que ça va faire parler, mais je vous annonce que les contraintes liées au droit de l'urbanisme seront temporairement considérablement assouplies" déclarait-il à Douai, le 4 décembre 2008. "Tout ce qui pourra accélérer les mises en chantiers dans les mois qui viennent sans bouleverser les grands équilibres de notre droit de l'urbanisme sera mis en oeuvre." Et pendant sa campagne présidentielle, le candidat Sarkozy promettait déjà d'assouplir la loi Littoral: "Je crois qu'il faut à la fois la renforcer pour mieux lutter contre les cas de détournement qui ont été constatés, et l'assouplir pour ne pas entraver le développement normal des communes, tout en conservant l'objectif général de protection de l'environnement".
Ce n'est pas la première fois que les déclarations tonitruantes et mal réfléchies du Monarques sont contredites par les faits... et donc par lui-même. En août 2007, il souhaitait le développement de subprimes à la Française. Il s'était aussi prononcé aussi pour les retraites par capitalisation, via fonds de pension interposé, avant de battre en retraite (sic !) après l'effondrement des bourses mondiales. Il a voulu annuler la dispense de recherche d'emploi pour les seniors de plus de 58 ans, avant de suspendre sa mesure dès 200ç pour cause d'envoler du chômage. Et le voici qui réclamait l'assouplissement des règles d'urbanisme, y compris en zones inondables. Rien que ça.
Nicolas sarkozy, pirouette politique ?

Sarkozy et le droit à l'Urbanisme
envoyé par politistution. - Regardez les dernières vidéos d'actu.
Fichue campagne
Les sondages sont de pire en pire. Jean-François Kahn rappelle sur son blog que seuls les plus de 75 ans restent encore satisfaits du Monarque. Dur... Mardi, le Monarque a reçu l'équipe de campagne de Valérie Pécresse à l'Elysée. Pour quelqu'un qui disait qu'il ne s'investirait pas dans les élections régionales... ça fait tâche ou désordre, au choix.
Mardi, le Monarque s'est également rendu dans l'Aisne, à Laon, pour parler de la réforme de la Fonction Publique. Le lieu n'est pas choisi au hasard. La Picardie est une région que la droite espère arracher à la gauche, grâce à une triangulaire potentielle (le communiste Maxime Gremetz faisant liste à part). Avec les fonctionnaires, les sujets sont nombreux et potentiellement polémique (retraites, rémunérations, suppressions de postes, réorganisation des services de l'Etat). Sarkozy marchait sur des oeufs. A quelques mois du scrutin, il faut éviter les vagues. Bizarrement, Sarkozy s'est montré conciliant et souriant, s'affichant dans les rues de la ville pour un bain de foule peu escorté, avant une table ronde encadrée: « on ne parle pas bien des fonctionnaires. On ne respecte pas assez vos compétences. On ignore les difficultés qui sont les vôtres» Oubliée sa blague méprisante, en septembre dernier, sur «certains de nos fonctionnaires qui aiment leurs p'tit bureau, avec l'affiche de la Polynésie française pour rêver». Oubliée sa fameuse boutade sur la Princesse de Clèves, en 2006: «un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves
L'assistance était triée sur le volet. Un membre du cabinet d'une grande ville du département a balancé le scoop : «les questions ont été préparées à l’avance. Elles ont été négociées entre la préfecture et l’agent. Tout est verrouillé, mais personne n’est dupe. C’est une mise en scène.» La préfecture de l'Aisne a questionné les administrations locales, leur demandant de lui envoyer des volontaires, fonctionnaires de catégorie A. Les dossiers des candidats ont été étudiés, analysés, triés. Le jour dit, Nicolas Sarkozy était entouré de fonctionnaires conciliants et souriants. 
Evidemment.
Ami sarkozyste, où es-tu ?





(*) Merci à BA, fidèle lecteur, pour le rappel sur ces précédents propos de Nicolas Sarkozy.

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