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Pauvre banlieue parisienne (Louis-Ferdinand Céline)

Par Arbrealettres
Pauvre banlieue parisienne (Louis-Ferdinand Céline)


Pauvre banlieue parisienne,
paillasson devant la ville où chacun s’essuie les pieds,
crache un bon coup,
passe,
qui songe à elle?
Personne.
Abrutie d’usines,
gavée d’épandages,
dépecée, en loques,
ce n’est plus qu’une terre sans âme,
un camp de travail maudit
où le sommeil est inutile,
la peine perdue,
terne la souffrance.
« Paris, capitale de la France! »
Quelle chanson!
Quelle publicité!
La banlieue tour autour qui crève,
qui s’en soucie?
Personne, bien-sûr!
Elle est vilaine, voilà tout!
Banlieue de hargne vaguement mijotante
d’une espèce de révolution
que personne ne pousse ni n’achève,
malade à mourir toujours et ne mourant pas.

(Louis-Ferdinand Céline)



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