Extrait :
"La crise actuelle est née de deux ruptures principales. La première date des années 1980 : c'est la révolution financière qui met la Bourse aux commandes des entreprises. Elle y institue un nouveau mode de gestion. Les firmes cessent d'être des organisations au sens où on l'entendait dans les années 1950 et 1960, favorisant les carrières longues et la loyauté des salariés. Elles visent désormais l'efficacité immédiate. Le bonus prend la place de l'ancienneté comme mode de gestion des ressources humaines. Comme l'a magnifiquement montré Maya Beauvallet dans son livre Les Stratégies absurdes (Le Seuil), les impératifs de performance immédiate tendent à cannibaliser tous les autres. Le souci du travail bien fait, la loyauté à l'entreprise disparaissent, seul compte l'objectif fixé, quelles que soient les pathologies qui en résultent...
La mondialisation est la seconde rupture qui a bouleversé le monde. Elle permet aux pays émergents de s'industrialiser, ce qui produit deux effets de sens contraire : baisser le prix des produits industriels et monter le prix des matières premières. Grâce à elle, les gens paient de moins en moins cher leurs écrans plats et leurs iPod, et de plus en plus cher leurs dépenses de base : le chauffage, la nourriture et les déplacements…"
Lire l'article complet de Daniel Cohen dans "Le Monde"
Cette "efficacité immédiate" dénoncée dans cette analyse, à été considérablement renforcée par la mondialisation financière qui permet aux capitaux de fluctuer sur toute la planète de manière opaque, incitant aux montages financiers les plus audacieux du moment qu'il rapportent à cours terme, et de surcroît, défiscalisés… de quoi donner envie de jouer au Monoply même à des Bonnes-Sœurs !
Lire le billet sur les Paradis Fiscaux pour comprendre comment ils contribuent à appauvrir les états du monde entier.
Illustration : un fond d'écran "so hype" trouvé page 13 de google-image en tapant "vador"