Vive les inconnus : J.Capdevilla

Joan Capdevila est loin d’être un inconnu, il est le titulaire de l’équipe d’Espagne depuis dans années au poste de latéral gauche. Moins connu, à juste titre, que les vedettes espagnoles comme Casillas, Torres ou Iniesta, le défenseur de Villareal est sous-côté en Europe. Il va montrer face à Ribéry ou Govou ce soir qu’il n’est pas le maillon faible de cette équipe de rêve.

Agé de 32 ans, Capdevila à l’énorme désavantage de n’avoir jamais joué au Real ou au Barca, seuls vecteurs de notoriété au-delà des Pyrénées. Formé à l’Espanyol c’est à La Corogne qu’il éclate. 7 ans en Galice.

Capdevila c’est un latéral un peu atypique pour la Roja. Fini l’ère du petit Sergi, place à un joueur technique mais athlétique. Costaud, fort de la tête Capdevila a la maîtrise nécessaire pour porter le danger devant et rendre des ballons propres  à des joueurs comme Xavi, Iniesta ou Fabregas qui n’ont pas vraiment besoin de latéraux pour créer du jeu vers l’avant. Mais il a l’envie de se faire mal et de défendre. Une rareté pour un latéral espagnol.

Même son pendant à droite Sergio Ramos, un joueur puissant, se laisse aller à des montées et des dribbles superflus. C’est la culture du pays ces excès. Capdevila c’est un allemand en Espagne : rigoureux, sérieux et plein de coup de soleil.

Déficit en vitesse, fonçons dessus

Titulaire indiscutable depuis presque 4 ans pour Aragones puis Del Bosque, il a fait son trou dans cette équipe d’artistes. Buteur face à la France lors de notre dernière confrontation en février 2008 sur à un coup de pied arrêté, Capdevila est bien utile à son équipe dans les airs. A part Piqué, Puyol et Ramos personne ne saute. Hormis Torres qui revient défendre, le jeu de tête repose sur les 4 de derrière.

8ème de la Liga avec le sous-matin jaune, Capdevila n’a même pas à se préoccuper d’une éventuelle concurrence en sélection. Certes, le poste est déficitaire en Espagne mais cela montre qu’il tient parfaitement son poste. Sergio Ramos ou Arbeloa ont déjà fait l’intérim sur le flanc gauche à Madrid, ils pourraient le faire en sélection.

Capdevila n’est pas Lizarazu non plus. Parfois dépassé par le rythme et les percussions, il y a clairement des possibilités dans la provocation et dans son dos. Malin, il prend rapidement la mesure de ses adversaires mais un Ribéry ou un Anelka peuvent lui faire mal. Parfois esseulé sur son côté en raison du jeu d’Iniesta ou de David Silva, la vitesse de Sagna peut aussi être un atout intéressant pour créer le danger sur la droite.

La France débat sur son côté gauche depuis des semaines et les complaintes de Ribéry. Mais ce soir, c’est sûrement de l’autre côté que ca va se passer.

Pascal Légitimus