Qui ne regarde pas le ciel au moins une fois par jour en se demandant quel temps il va faire dans les minutes qui viennent ?
Nous sommes tous concernés par le sujet. Et même si on râle que les bulletins ne sont pas fiables on les regarde attentivement tous les jours.
Prédire la pluie ou le beau temps devient de plus en plus difficile malgré la sophistication des moyens. Alors les journalistes n’ont de cesse de compenser cet aspect aléatoire par une recherche de plus en plus poussée pour distraire et séduire l’auditoire. M6 a fini par procéder comme les autres chaines. Et c’est un lorrain qui a été choisi pour l’occasion.
Le travail de Flavien est donc hautement périlleux : le mot responsable est dans ma fonction le mot à retenir, dit-il en souriant.
Les changements climatiques sont effectifs. Le thermomètre se situe en moyenne 8 bons degrés au-dessus de ce qui étaient les normales saisonnières. Le plus ennuyeux, du point de vue météorologique, c’est la tendance à partir inopinément dans les extrêmes et à subir des variations brutales. Nous avons de plus en plus d’alertes orange. Bientôt les gens vont s’habituer et ne plus prendre les précautions nécessaires.
Je le confirme à titre personnel : je me suis laissée piéger le week-end dernier. Pensant que l’alerte orange était un peu surfaite je n’ai pas modifié mon projet de partir dimanche au lieu de samedi et et j’ai du renoncer in extremis à un voyage en famille. Je vais désormais regarder les bulletins météo avec davantage d’attention.
M6 n’est pas qu’une chaine. Peut-être l’ignorez-vous mais c’est un groupe qui rassemble W9, Paris Première, Teva, et trois chaines musicales, ce qui représente beaucoup de flashs météo.
Il y a 3 ou 4 bulletins sur M6 le matin et 3 autres à partir de 19 heures 40. Tout est enregistré d’avance le direct du Journal Télévisé du soir. Juste avant ce passage l’équipe met en boite les bulletins qui suivront. Ceci dans l’idéal parce qu’une fois tous les 15 jours la météo connait un chamboulement qui oblige à modifier les prédictions. Et il faut réenregistrer dans la foulée de nouveaux bulletins.
Flavien Pottier doit donc rester constamment sur ses gardes et capable d’être réactif en un clin d’oeil. Rien d‘étonnant donc à ce que les néophytes s’y perdent. Le conseil que j’en retire c’est que s’il y a un bulletin à ne pas louper c’est celui de 19 heures 40 qui est le plus fiable et le plus détaillé.
Il ne présente pas lui-même les bulletins, sauf la météo des neiges, ce qui fait que vous aurez peu l’occasion de le voir à l’antenne. Ce sont surtout des filles (plutôt jolies) qui ont la charge de le faire. Que les candidates se préparent : il y a des castings régulièrement mais il ne suffit pas de remplir des conditions esthétiques, il faut surtout et avant tout savoir écrire et parler. Entendez par là être capable de composer soi-même un texte accrocheur, intelligent, précis, et conforme à l’atmosphère météorologique bien sûr.
L’époque où on demandait à une pin-up de prédire le soleil est révolue. Il y a même maintenant une formation obligatoire chez Météo France, courte mais efficace. Certes l’emploi du prompteur est un secours appréciable mais il n’empêche que les tournages sont précédés d’un filage comme au théâtre. Pour le JT on préfère toujours réciter par cœur.
Nombreuses sont les présentatrices à avoir débuté par la case météo comme Alexandra Kazan qui fut la première en 1989, ou encore Mademoiselle Agnès, qui fait aujourd’hui la pluie et le beau temps dans le monde de la mode, et Flavie Flament qui préfère désormais regarder d’autres étoiles.
Nathalie Rihouet officie depuis 19 ans sur France 2. Mais c’est Évelyne Dhéliat, entrée à l’ORTF comme speakrine en 1970, devenue présentatrice météo depuis 1992 sur TF1, qui bat les records de longévité à l’antenne, qui semble fraiche comme la rosée et qui demeure LA référence.
Chez M6 ce sont Cali Morales (depuis 7 ans), Alex Goude (depuis 3 ans) et plus récemment arrivée de la réunion, Laurence Roustandjee, qui interviennent alternativement. Chacun a son style mais tous ont un énorme besoin de reconnaissance.
Animateur, comédien et ancien sportif, Alex Goude a présenté « Le Grand Bêtisier 2008 » avec Sandrine Corman à une heure de grande écoute et « Le bêtisier des stars » fin 2008. Il est également l’animateur « terrain » pour les matches de foot.
Journaliste de formation et de profession, Flavien Pottier a multiplié les expériences dans la presse écrite puis dans le monde de la radio. Il a monté une station de radio à Valloire, avec un ami. Des divergences de gestion ont écourté l’expérience et Flavien est parti gagner sa vie sur d’autres ondes. Ce n’était que reculer pour mieux sauter et revenir en force dans la vallée de la Maurienne pour reprendre le flambeau en totale responsabilité cette fois.
Il enchaine ensuite avec des expériences d’écriture pour le tissu associatif de la Ville de Paris et pour la Communauté Urbaine du grand Nancy. Jusqu’à ce qu’un voisin lorrain l’informe que M6 créait le poste de responsable météo. Il postule et le voilà de retour sur Paris où il est très à l’aise même s’il avoue volontiers que l’air de Nancy lui manque. Quand je descends du TGV j’ai l’impression de reconnaitre tous les gens. La ville m’est familière. On est directement au cœur de la ville. C’est un plaisir d’y flâner, de faire un tour à la Pep (la Parc de la Pépinière) et je m’éclate franchement place Stan (Stanislas). Tout y est à portée de main.
Pas étonnant qu’en région parisienne il souffre un peu des distances entre les divers bâtiments de la station de télévision, disséminés dans tout Neuilly, surtout en terme de perte de temps. Consacrer une heure par jour pour aller d’un bureau au studio c’est un peu rageant. Le scooter lui permet d’accélérer le rythme.
Il lui faut beaucoup d’énergie. Entre la vérification des informations, la supervision des textes, parfois leur modification ou leur réécriture, les répétitions qui sont de véritables séances de coaching … et les tournages proprement dits, Flavien n’a guère le temps de prendre l’air. Et si vous le voyez nonchalamment assis sur la table de billard de la salle de repos de la chaine c’est uniquement le temps de faire une photo sympa.
Bois blond, plantes vertes, espace, écrans partout, des couloirs labyrinthiques, la pression semble discrète : l’audimat ne défile électroniquement que dans l’ascenseur mais il est bien présent tout de même. Le studio dédié à la météo est petit mais suffisant dès lors que tout fonctionne. Outre le dynamisme il faut à Flavien une bonne dose de patience et de fortes capacités d’adaptation car les équipes ne sont pas constantes. Concilier plannings et 35 heures amène forcément à travailler en roulement. Son éternel sourire facilite sans doute les choses. On comprend que les équipes prennent plaisir à travailler avec lui. Les plaisanteries fusent facilement, l’esprit blagueur est en alerte constante mais il n’oublie jamais qu’il est le dernier garde-fou avant le passage à l’antenne.
S’il lui est arrivé d’écrire, en toute complicité avec Alex Goude, un bulletin entier en employant un maximum de termes de poker pour distraire les téléspectateurs le fond reste toujours sérieux. Ce n’est pas lui qui annoncerait des informations directement pompées d’un site de désinformation comme l’ont fait récemment Canal+ et TF1, ridiculisant les soldats roumains en prétendant qu’ils s’étaient rendu à Tahiti au lieu de Haïti. Condamnés par le CSA à lire un démenti en direct ils n’ont pas encore obtempéré. Si leurs magazines météo ne sont pas davantage vérifiés il faut mieux suivre le seul média digne de … voilà que je me mets à déraper et à écrire comme l’humoriste de France 2, mais vous aurez corrigé vous-mêmes : regardez M6 !