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Roms: migrez, migrez, et laissez-nous nettoyer nos villes

Publié le 17 novembre 2007 par Kalvin Whiteoak
  Bon d'accord, Genève a réussi son opération au nom de code TLRD "Tous Les Roms Dehors". Soit, on ne reviendra pas sur cette opération, ses conditions ni même le côté pas particulièrement accueillant que notre pays offre au monde ce faisant. Mais finalement il est vrai que nous n'avons pas les moyens de recevoir, d'abriter et de combler toutes les misères du monde, ceci ne justifiant pas celà mais voulant simplement dire qu'il serait stupide et borné que de vouloir s'opposer par principe et par une sorte d'orthodoxie politique à ce genre de pratiques.   Mais une fois qu'on a pris soin de les répertorier (c'est fou ce qu'on aime les fiches, en Suisse, ces citoyens européens n'étant pas en situation irrégulière !!! et tous munis des papiers nécessaires à n'importe quel étranger pour transiter en Suisse en simple touriste), qu'on leur a donné une soupe chaude et offert la possibilité de dormir au chaud un peu de temps dans un abri PC, ils vont repartir. Repartir, mais repartir où ? et pour quoi faire ? et surtout pour quelles raisons ?     Ce blog défend l'intégration européenne et y croit dur comme fer depuis des dizaines d'années. La Roumanie est membre à part entière de l'Europe, et dans ce sens visiblement l'UE n'a pas fait son boulot correctement. Le problème social et économique des populations Roms et des pauvres en Roumanie n'a pas été suffisamment pris en compte sur le plan européen comme sur le plan roumain local avant l'entrée de ce pays dans l'UE. Il n' y avait pas besoin de douze années après le bac d'études de "géosociopolitologique" pour s'imaginer que ce genre de tourisme allait s'amplifier avec l'entrée de la Roumanie dans l'UE.   Certes on ne refera pas les gens du voyage et leur indéfectible besoin de bouger, ce serait même contraire à tous les principes moraux ou éthiques : ces gens ne peuvent visiblement se réaliser qu'au travers du voyage permanent, c'est comme ça même si on ne comprend pas forcément cette culture et cette irrésistible attraction vers le nomadisme au 21e siècle.   Mais pour d'autres Roumains pauvres, il ne s'agit pas alors de désir absolu et permanent de voyage, il s'agit simplement de survie. Dans leur pays, le travail n'existe pas en suffisance et le filet social n'existe quasiment pas non plus. Quoi dès lors de plus normal que, comme au temps des grandes migrations du 19e siècle, ils veuillent tenter leur chance ailleurs.   La Suisse comme ses voisins doit mettre la main au porte-monnaie et aider ces populations localement, quitte à y déléguer plus encore sur place des agents de l'Etat ou d'ONG qui y organisent une sorte de véritable démarrage économique et social. Le cas des Roms mis à part, on ne voit pas pourquoi ces gens quitteraient un pays dans lequel ils sont nés et qu'ils aiment s'ils peuvent y subvenir à leurs moyens même très chichement. Et tout est ensuite histoire d'engrenage : une fois la machine économico-sociale mise en route, elle crée peu à peu de la richesse au travers d'échanges commerciaux qui finissent par permettre un développement économique régulier. Bien sûr il faut des gardes-fous, des contrôles et notamment une action locale visant à éradiquer les problèmes de type mafieux de "confiscation" des aides. Mais à part ça, par exemple au travers du micro-crédit, pourquoi les Roumains ne parviendraient-ils pas là où des habitants de pays encore plus en retard socialement réussissent, notamment dans certaines régions d'Afrique noire où le micro-crédit notamment contrôlé par les femmes fonctionne plutôt bien.   Si on ne recherche pas à modifier les conditions de vie localement pour les Roumains, et pour les autres ressortissants des pays de l'Est récemment entrés dans l'UE, alors la Suisse va se trouver devant des jours plus que difficiles lorsqu'il sagira d'étendre géoraphiquement les accord bilatéraux par la voie du vote populaire, voire même de prolonger ou de ratifier définitivement ceux qui existent pour le périmètre actuel. Et on verra comme par hasard ressortir du bois Blocher, Freysinger, Perrin et autres Parmelin et Bugnon de service pour nous rappeler que "chez nous c'est chez nous et qu'on a déjà assez payé pour les autres".   Et là, en qualité d'île flottante refermée sur elle-même et qui serait devenue acide, la Suisse risquera gros.

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