Lettre ouverte à Raymond Domenech

Mon Cher Raymond
L'équipe de France de football a perdu. Contre la meilleure équipe du monde. Je sais que tu trouveras là matière à expliquer la défaite. Ce n'était qu'un match amical.
Je n'ai pas regardé le match. C'était pourtant la meilleure équipe du monde.
C'est, de mémoire, la première fois que je ne regarde pas un match de mon équipe nationale. Je n'ai pas eu envie.
Cette lettre ouverte pour te demander quelque chose.
Dans quelques semaines, tu ne seras plus sélectionneur. Actuellement, tu prépares une Coupe du Monde. J'aimerais que tu penses à l'avenir en préparant ce présent.
J'aimerais que tu prennes des décisions. Eventuellment tes responsabilités. C'est ton job.
J'aimerais que tu sortes un peu des ornières du passé, que tu cesses de confondre légo et égos, que tu moulines les milliers de vidéos qui sont sans doute mises à ta disposition, que tu regardes comment le football a évolué et se joue aujourd'hui et que tu changes juste un mot dans ton vocabulaire.
Ou plutôt que tu utilises à bon escient un mot par trop galvaudé. Tu verra,  ça changera tout.
Ce mot, c'est jouer.
Tu as à ta disposition les meilleurs joueurs du pays.
Je ne te demande aucun discours.
Juste de regarder comment le football se joue de nos jours, et de mettre en face les meilleurs joueurs du pays.
Ca donnera une équipe.
Cette équipe jouera.
Cette équipe, on l'aimera.
Cette équipe, on la supportera. Nous serons heureux dans la victoires et tristes dans la défaite. On s'en foutra.
Je ne te demande pas de nous faire rêver, Raymond. Nous te connaissons, désormais. Ne t'embête pas avec ça. Je ne te demande pas non plus de faire ton jubilé. Ni le fanfaron. Un peu de sobriété ne (te) fera pas de mal.
Non. Je te demande juste de faire ton job, avec honneur, avec respect, jusqu'au bout, en pensant à demain aussi. Non en ton âme et conscience, on retomberait vite dans tes travers. Mais par respect pour ce sport qui te fait vivre. Par respect pour celles et ceux qui l'aiment. Pour moi.
Je te remercie d'avance,
Tous mon soutien,
Didier.