Pour une fois, je vais recopier une chronique entière, parce qu' elle dit excellement bien ce que je pense, et répond aussi à quelques aficionados qui sont un peu trop intégristes à mon goût.
Cette chronique a été publiée hier par Paul Hermé sur son remarquable site : http://www.torofiesta.com
"Mono-encaste
Le 03/03/2010
La mode est à la condamnation sans autre forme de procès de tout ce qui de près ou de loin ressemble à du Domecq. Soit. Sauf que la mode et moi, ça fait deux ! N’étant pas fanatique des jugements manichéens pour quoi que ce soit, je pense que l’abus vient de tous les côtés. Je résume, à droite, les toros estampillés Domecq, qui peu ou prou sont assimilés à de la bouse… et qui provoquent ça et là pas mal de crises d\'urticaire ! A gauche, les autres, tous autres encastes confondus, ou ce qu’il en reste, vénérés par certains comme les sauveurs de l’humanité, et pour rester dans le modeste, de la planète taurine. Ridicule !!!
Car à moins de se voiler la face, il y a du bon et du moins bon partout. Et toutes les théories basées sur l’affrontement de différents encastes ne règlent rien, sinon qu’à renforcer l’ego de quelques « sabios », traduisez savants, qui pour certains d’entre eux, une fois loin de leurs bases, n’hésitent pas paradoxalement à aller assister à des corridas provenant de la rame « bodeguera » pourtant régulièrement pourfendue… Que ce soit à Séville, Madrid, et même chez nous. Mais qu’on le veuille ou non, et c’est une simple constatation, si l’on veut voir un jour ou l’autre évoluer les figuras, c’est le prix à payer, sauf exception. Ce qui n\'est pas faire injure à ceux qui tiennent à montrer autre chose car il faut de tout pour faire un monde...
Quant au penchant pour les toreros de se rapprocher dès qu’ils le peuvent vers les élevages répertoriés dans le « mono-encaste », deux exemples… El Fundi et El Cid. Tous deux, rompus un temps aux combats les plus aléatoires, ont manifesté récemment le désir de « prendre autre chose », et devinez ce que c’est, « l’autre chose »…
Finalement, les toros, c’est un peu comme la salade, on essaie d’un côté de mettre un peu de douceur pour éviter trop d’aigreur, ou a contrario, d’ajouter quelques condiments pour enlever un poil de suavité avec ce qui pourrait paraître trop douceâtre… Bref, c’est une question d’équilibre avec des alchimies plus ou moins avouées, secrètes, qui parfois déboussolent les aficionados en mal de schémas tout tracés. Et s’il est vrai que l’encaste Domecq a pris le pas sur les autres, on s’y perd un peu dans les mélanges en tous genres qui finissent par déboucher sur des produits totalement différents. Et parfois surprenants !
Dans les jours qui suivent, trois ganaderías seront présentées ici : Daniel Ruiz, Samuel Flores et Flor de Jara. Plus éclectiques, tu meurs ! C’est ça, pour moi, la tauromachie, de la diversité dans la qualité et le sérieux. Et c’est bien plus important que toutes les étiquettes du monde…"
Pour ma part, j'aurais l' occasion de revenir sur ce sujet et sur les différents regardss que peuvent avoir les aficionados sur leur passion commune.