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Témoignage: revivre après la drogue

Publié le 04 mars 2010 par Raymondviger

Je suis une mère de 37 ans, divorcée depuis 5 ans. J’ai 2 magnifiques enfants âgés de 12 et 14 ans que j’aime profondément. Je suis devenue dépressive à la suite de mon divorce, il y a quelques années. Je suis tombée dans l’enfer de la drogue dure. Quotidiennement, je m’injectais de la cocaïne. À plusieurs reprises, j’ai été prise de convulsions. J’ai fait 2 arrêts cardio-respiratoires, une overdose. J’étais devenue affreuse: un robot ne vivant que pour sa drogue. Je ne mangeais plus. Je pesais 93 livres. Pour payer ma drogue, je volais dans des chantiers de construction avec mon ex-chum.

Perdue dans ce trou noir, je ne voyais plus le jour. Je combattais mes envies, en oubliant mes adorables enfants et tous ceux que j’aime. J’ai blessé mes proches. Mes enfants m’ont vu me dégrader. Pire, je les ai négligés. Je ne voyais plus mon garçon, hébergé par son père. Ma fille, qui habitait avec moi, passait ses nuits seule. Elle vivait dans l’insécurité, me voyait m’enlaidir, droguée.

Jusqu’au jour où j’ai fait une crise dans la salle de bain. Mon chum m’a vue. En me brassant pour me réanimer, il m’a fracturé une côte. Il criait après moi. Ma fille se trouvait dans le salon. Elle aurait pu me retrouver… morte. J’ai réalisé que c’était devenu grave. J’en ai eu assez de vivre entre la vie et la mort. Alors j’ai pris les grands moyens. Je suis allée chercher du renfort à long terme.

Le Manoir Aylmer a sauvé ma vie. Maintenant, je renais grâce aux intervenants et à mes efforts. Après tant de difficultés, j’ai surmonté plusieurs épreuves qui m’ont fait grandir. J’ai mis une croix sur ma relation avec mon ex, une personne que j’aimais beaucoup. J’ai minimisé notre relation, associée à la drogue, aux vols. J’ai appris à ne plus accorder d’importance à mon ex-mari qui cherche à me contrôler en utilisant nos enfants et ma dépendance à la drogue. Je suis devenue plus patiente quand mon ex-mari refuse que je vois mes enfants.

Épatante

Maintenant, je suis sur le bon chemin, belle et saine. Une nouvelle personne aimable qui s’aime. Oui, enfin, je renais. Je me suis retrouvée et je me trouve épatante. J’aime la vie. Mes pensées sont aujourd’hui positives. Je crois à une vie nouvelle en harmonie avec moi-même.

Je suis fière. Je me comprends, je m’accepte et m’apprécie comme je suis, car mes comportements sont améliorés. J’accepte mes défauts, j’apprécie mes qualités. Je ne me presse plus, je vis un jour à la fois. J’ai des désirs, bien sûr, mais sans trop me hâter de les accomplir. C’est bien assez pour mon impatience!

J’ai plein d’amour pour ceux que j’aime et pour un prochain amour. Je crois aux nouvelles amies qui seront positives pour moi. Je suis consciente des efforts qu’il me faudra donner pour le reste de ma vie. Je m’éloigne de ma ville, de tout ce qui est négatif. Une nouvelle vie, c’est merveilleux!

Je suis reconnaissante au Manoir Aylmer et à ses intervenants, car sans eux et mes efforts, je ne serais pas rendue sur ce bon chemin. Je ne veux pas changer de route: c’est le chemin du bonheur. À tous ceux qui veulent se sortir de cet enfer, je leur souhaite de tout mon coeur de suivre le même chemin que moi.

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