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Habiller la Vénus de Milo ? Ridicule ! Ou le résultat de l’inculture associée au puritanisme

Publié le 05 mars 2010 par Kamizole

venus-de-milo-polemique-new-jersey.1267783015.jpgC’est aussi désopilant que confondant d’imbécillité navrante. L’art assassiné en toute impunité par des Béotiens. Heureusement, dira-t-on, cela ne se passe pas en France mais à Rahway dans le New-Jersey, ce que ne disait d’ailleurs pas le titre de 20 minutes La police oblige une famille à masquer une Venus de Milo en neige… mais, sait-on jamais ? L’inculture la plus crasse gagne et les puritains de toutes obédiences qui prennent du poil de la bête peuvent confondre beauté toute nue et pornographie.

Je ne sais ce que vous en penserez en regardant la photo mais je trouve cette statue ainsi “habillée” autrement impudique que devait l’être la simple repro-duction en neige de la Vénus de Milo. «Prenez-moi ce mouchoir (…) Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées.» faisait dire Molière à Tartuffe (Acte III, Scène II, Vers 860).

Or donc, l’article nous apprend qu’Elisa Gonzalez, une chroniqueuse judiciaire de 44 ans et ses deux enfants de 21 et 12 ans avaient profité de la neige tombée en abondance et durcie par le gel pour sculpter une reproduction de la Vénus callipyge dans leur jardin. Le résultat était superbe et dit-elle, «les gens qui passaient arrêtaient leur voiture et faisaient des photos»

Las ! Un de leurs voisins ne l’entendît point ainsi et fort courroucé appela la police pour prévenir qu’il y avait une statue de femme nue dans un jardin qu’il trouvait indécente. Et les pandores d’intervenir auprès d’Elisa Gonzales, ne lui laissant le choix qu’entre détruire la statue ou la recouvrir. Ce qu’elle fit, ne voulant pas avoir de problème avec la police.

Il ne reste plus qu’à souhaiter que cette petite info fera le tour de la planète au grand dam du courageux mais inculte anonyme qui appela la police et que le rouge de la honte lui monte au front. Et qu’il n’ait ni les moyens ni le goût de venir à Paris non plus qu’au Louvre s’extasier devant la Vénus de Milo… Ce serait – «Je vous parle un peu franc, mais c’est là mon humeur» ! (Madame Pernelle, Tartuffe, Acte Premier, Scène Première, vers 39) – véritablement donner de la confiture à un cochon… A moins qu’il ne s’en dédise ?

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