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MYRIAM ROSSIGNOL. Elle mène la liste « Pour une alternative à gauche » regroupant NPA, alternatifs et militants de la Fase « Redonner de l'espoir »
Publié le 06 mars 2010 par BlanchemancheMyriam Rossignol veut rétablir l'égalité entre le plus grand nombre et « redonner de l'espoir à ceux qui se battent ». (photo dr)
« Sud Ouest ».http://www.sudouest.com/charente-maritime/actualite/article/887212/mil/5787800.html
Vous regrettez toujours que l'union n'ait pas pu se faire à la gauche de la gauche ?
Myriam Rossignol. Absolument. Parce qu'on sent dans la population ce fort désir d'unité, cette désillusion vis-à-vis du PS, ce désir de revenir sur toutes ces réformes, depuis vingt ou trente ans, qui conduisent à la casse des services publics, du régime des retraites.
À gauche, le PS n'est plus le bon outil. À plus forte raison quand il est allié à des personnalités du Modem. Pour nous, c'est vraiment une rupture, c'est d'ailleurs pour cela que nous nous affirmons par rapport au second tour, avec une volonté de maintien si nous avons les 10 %.
Pourquoi cette union impossible ?
Mais parce qu'on ne sait toujours pas ce que fera le Front de gauche au second tour.
C'est pourtant clair.
Refus d'union avec le PS si les personnalités Modem figurent toujours sur les listes
Cela n'a pas été dit aussi clairement lors de nos discussions unitaires. Je suis d'autant plus déçue de l'apprendre maintenant. Si l'équipe Front de gauche s'était affirmée de façon plus radicale vis-à-vis du PC de Charente-Maritime, aujourd'hui, on serait vraiment dans une autre configuration.
Imaginons que le 22 mars, vous soyez présidente de Poitou-Charentes.
Quelles sont vos premières décisions ?
Je vais faire part de nos grandes lignes de force. La première a trait aux subventions publiques. L'argent public doit aller aux services publics. Il faut rétablir l'égalité pour le plus grand nombre. Nous sommes contre l'hypothétique sauvetage d'entreprises privées ; plutôt mettre en place un fonds régional pour les salariés licenciés.
Second point, gratuité des transports régionaux. Cela répond à une urgence sociale et écologique.
Songez que 80 % des trajets en voiture individuelle sont pour le travail. Dans le même chapitre, il convient de s'attendre à la privatisation de la SNCF - ce mot n'est pas utilisé, on dit ouverture à la concurrence... -, donc du fret et des transports régionaux. Là, les Régions vont avoir un sacré rôle à jouer : elles vont devoir céder le matériel payé par les impôts. Il va y avoir une grosse bagarre. On espère une forte mobilisation.
En matière d'emploi, on milite pour un salaire minimum à 1 500 euros nets et on aidera les économies solidaires, les structures coopératives où les travailleurs auront voix au chapitre dans la décision de la production.
Depuis six ans, la Région est à gauche.
Ce n'est pas une gauche qui vous convient ?
Ségolène Royal ne gère pas autrement que les autres Régions. Elle donne au privé, sans exigence, des subventions publiques. Elle multiplie les aides individuelles. Nous préférons développer des structures collectives. Par rapport à la formation, nous sommes l'une des régions à avoir le plus oeuvré en faveur de l'apprentissage. Pour nous, ce n'est pas positif. L'apprentissage se fait en concurrence avec l'enseignement professionnel des lycées publics. Et il y a 30 % des apprentis qui sortent avant la fin de leur contrat. Que faire ensuite de ces jeunes ?
Vous avez perdu, juste après le dépôt des listes, Gilles Suze, qui conduisait celle de Charente-Maritime.
Il est néanmoins toujours des vôtres...
Évidemment. Nous avons été sacrément surpris. Il a énormément fait pour réussir l'union de toute la gauche de la gauche. Le meilleur hommage qu'on puisse lui rendre, c'est de mener cette campagne au mieux. Sans préjuger de la suite. Au moins obtenir quelque chose qui redonne espoir à ceux qui se battent.