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Découvrir l’île

Publié le 07 mars 2010 par Mindlegap

Découvrir l’îleOn peut bien sûr visiter un pays à l’aide de guides touristiques, d’informations glanées sur différents sites Internet ou grâce à l’album de photos de sa grand-mère venue explorer les mêmes lieux 50 ans plus tôt, peut-être en voyage de noces ou à la recherche d’un ancien amant, ou que sais-je? Au cours de l’été 2007, un magazine féminin avait d’ailleurs lancé l’idée du «tourisme excentrique», avec autant de suggestions que de parcourir le monde muni d’une carte et de ne visiter systématiquement et exclusivement que le territoire délimité par le carré C5 par exemple, ou de ne photographier qu’un seul élément pour faire un album des ciels du monde, des toilettes, des coupoles, des arrêts de bus… L’article avait évoqué également l’anachronotourisme consistant à découvrir un endroit avec un guide touriste des années 50 ou 60 déniché chez un bouquiniste.

Aujourd’hui, je vous propose d’apprendre à connaître l’Angleterre d’une autre manière, s’apparentant d’une certaine façon à l’anachronotourisme, mais beaucoup plus élégante. Qui n’a jamais pensé que les plus émouvantes descriptions de Venise sortaient de la plume de Goldoni ou de Musset, qu’il fallait lire Kafka à Prague pour le comprendre un tant soit peu? La Grande-Bretagne a ses écrivains et ses poètes aussi ; les anciens et les plus récents profitant des possibilités offertes par les technologies de l’audiovisuel. C’est avec John Betjeman que je vous emmène à la découverte du pays. Ce personnage étonnant, à la fois, écrivain, poète, poète officiel de la reine de 1972 à 1984 (année de sa mort), auteur d’une vingtaine de recueils de poèmes et de plus d’ouvrages en prose encore, a également produit, entre 1950 et 1970, une quantité de reportages et de documentaires sur son pays, étudiant la contamination des campagnes par l’architecture urbaine, à la fois d’un point de vue esthétique et sociologique. Populaire, mais oublié pour un temps, Betjeman est remis à l’ordre du jour par l’écrivain et éditeur Stephan Games qui publie en 2009 une compilation de poèmes et de textes, parfois extraits des documentaires, sous le titre Betjeman’s England (a priori non traduit en Français). Une manière délicieuse de se promener dans l’île avec un regard du siècle dernier, mais visionnaire, avec le plaisir d’une écriture tantôt naïve, tantôt acérée.

Un petit extrait d’un documentaire de 1962 :

« Bath is, I suppose, the only town in Britain whose fame, prosperity and beauty depend entirely – or almost entirely – on Georgian architecture. And the story of how that came about I’m going to tell you.
But before I do so, I must tell you that whenever I look at an old building in England (and Bath’s full of beautiful old buildings), when I see a particularly beautiful one, a sort of evil voice comes into my ear of a developer coming down from London who says, “Um, ah well, Mr Benjamin, it’s all very well for you to speak about old buildings: you don’t have to live in them, do you?” And then he’ll pur forward falsely humanitarian views – you know, he’ll say, “Well, that’s adsurd, having a room of that capacity – cubic capacity – today:   big,” meaning he wants to take it down and build a lot of square boxes and cells for us to live in, so as to get a fat rent out of the site.»



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