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La journée de la femme fête son centenaire

Publié le 07 mars 2010 par Livmarlene
La journée de la femme fête son centenaire

Un seul jour par an ? Pour célébrer une grosse moitié de la population humaine ? Il faut croire que c’est un honneur, parce qu’elles en sont très fières, les chiennes de garde et autres ferventes militantes de la cause des ovaires, de cette journée internationale du 8 mars : elle lui ont même créé un site, www.journeedelafemme.com, qui met à portée de clic une masse d’informations féministes classées par pays.

Certes, le statut de la femme a bien évolué au cours des deux derniers siècles et forcée de constater que c’était plus que nécessaire. D’accord, il reste des progrès à faire avant que les femmes soient sur un pied d’égalité avec les mâles.

Mais pourquoi se concentrer ainsi sur un seul motif de discrimination, quand il en existe tant ? C’est de ce constat qu’est née la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations à l’Emploi). En effet, que l’on soit “issu de la diversité”, pourvu d'un utérus, handicapé ou sénior, le résultat est le même : au mieux on se fait exploiter, au pire, on est tout simplement rejeté. Discriminer, c’est juger une personne sur des critères interdits par la loi.

J’entends d’ici les féministes : à vouloir ratisser trop large, on risque de diluer le message et donc de perdre de l’impact.

On peut voir les choses sous cet angle. Mais imaginez une femme française, la cinquantaine, d’origine africaine, clouée dans un fauteuil par un accident de voiture. Dans une démarche globale, cette personne, cumulant il faut le reconnaître pas mal de handicaps, serait mieux prise en compte que dans le cadre d’associations indépendantes les unes des autres.

Dans un groupe ne s’occupant que des handicapés, sa féminité, son âge et son origine passeraient au second plan. Alors que l’accumulation de motifs de discriminations la rend particulièrement vulnérable.

J’en suis convaincue, l’union fait la force. Et si l’on trouvait assez de critères de discrimination à regrouper, je suis presque sûre que les gens ne souffrant d’aucune d’elles deviendraient... Une minorité. Ce serait à leur tour de souffrir d'exclusion. On ne tarderait pas alors à les voir frapper à la porte de la HALDE pour revendiquer le droit à figurer sur la liste des discriminés : “On m’a refusé un emploi parce qu’on a estimé que j’en avais moins besoin que la beurette handicapée venue postuler juste avant moi !”

Vous ne croyez pas à ma théorie ? Regardez les cruelles dépressions que traversent de plus en plus de starlettes. Voyez leurs corps faméliques et les lunettes de créateurs qu’elles portent afin de cacher les cernes et les poches, résultat d’interminables crises de larmes. Pauvres petites filles riches et célèbres !

Ce qu’elles nous crient en silence avec leurs côtes décharnées, c’est la difficulté qu’elles ont à péter dans de la soie, leur impossibilité à trouver un sens à leur vie parce qu'elles ont déjà tout.

Nous sommes en 2010, le harcèlement sexuel est puni par la loi, mais ces jeunes femmes médiatiques restent des objets, d’admiration parfois, de moquerie souvent.

A l’ère des smart phones où chaque possesseur de téléphone portable devient un paparazzi potentiel, ces “it girls” n’ont plus le droit à l’erreur. Un mm2 de cellulite dépassant du maillot de bain Dolce et Gabbana, malgré les heures de gym, les régimes et les séances de celluM6, et leur cul se retrouve à la Une de Closer !

Aujourd’hui les femmes peuvent voter, piloter des avions de chasse et même devenir chef d’Etat. Mais comme Eliette Abecassis le souligne dans Le corset invisible (Editions Albin Michel), sous des apparences de liberté, le statut de la femme est peut-être plus aliénant que par le passé, car plus ambigü et beaucoup, beaucoup plus exigeant.

Fini de n’être qu’une bonne maîtresse de maison, la femme moderne doit pouvoir cumuler les fonctions à l’instar des personnages politiques : working girl et cordon bleu, maman mais sexy, bricoleuse et fragile, charismatique mais effacée quand il le faut, pure tout en étant délurée... Un tel grand écart, même Pietragalla n'est pas sûre de le réussir !

Cependant, au milieu de ce tableau bien sombre, j’entrevois une lueur d’espoir, un début d’égalité dans un retour de manivelle qu’on attendait depuis longtemps, nous les filles.

ENFIN, les hommes ont leurs gammes de cosmétiques anti-âge et leurs programmes minceur !

Eux aussi subissent des diktats de plus en plus stricts. Ce qui pourrait bien leur inspirer quelque indulgence envers les femmes.

Vivent les femmes, les hommes, à pied ou à roulettes et quelle que soit leur couleur. Parce que les gens, c’est comme les stabylos, c’est plus joli quand ils sont pas tous pareils !


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