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C’est si lourd couvercle qui se referme,
Glue qui nous enserre,
Poison lentement distillé…
*
Chaque jour le filet se referme,
L’espace se réduit,
Il s’établit une pesanteur particulière…
*
Chacun de s’inquiéter de cette pénible impression.
Chacun de rêver à sa propre légèreté…
Une fumée s’élève,
Bien droite dans l’air azuréen et hivernal.
C’est donc qu’il en est encore !
*
On s’interroge sur cette brutale aggravation des indices gravitaires…
Le pas perd soudainement de son élasticité.
La dégradation atmosphérique s’organise depuis plusieurs années.
Elle se fait insidieuse, s’écoule comme poix dans chaque interstice.
Chaque faille de l’existence est colmatée, et nous colle au pavé.
Il n’est point de nos passions qui puissent s’en affranchir.
Chaque instant, en ce monde, nous cherchons en vain l’issue…
Et parfois, c’est le découragement qui triomphe de nos forces…
Car il n’est pas une heure qui ne soit gangrénée par cette morsure…
Le fiel s’insinue jusque dans les couples, au cœur des plus fières amitiés…
Il en est toujours, ici ou là, pour encaisser les dividendes,
Et pour distiller le poison dans les veines ouvertes…
Rien ne trouve le moindre respect aux yeux des janissaires.
Ici, on frappe femme, on corrompt enfants…
On glisse, sur un tapis de dollar, la haine du pauvre et du démuni…
On frappe, pour seulement protéger les fortunes et le mensonge…
On cherche à introduire le doute dans les légions de l’espérance.
Epuisées, elles se laissent aller à languir…
La poix les empêtre.
*
Mais regardez l’étoile, amis…
Elle brille au soupiraux de nos désirs.
Nos mains engourdies par le froid qui recroqueville le plus courageux,
Cherchent chaque jour à ouvrir portes et fenêtres à l’étoile…
Elle nous regarde et nous guide.
Il n’est pas encore l’heure de flancher,
Rien n’est jamais perdu, tant qu’une étincelle de vie brille,
Entre les doigts d’une étoile.
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Manosque, 6 février 2010
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