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Expérience N° 7

Publié le 08 mars 2010 par Alexcessif
Expérience N° 7 Sérial Killer.bande son: "dis, quand reviendras-tu?"Barbara.Nous sommes allés avec les filles en Kayaks sur la Leyre. Les constantes: Paramètres météo favorables. Fréquentation: hors saison. Zone autorisée entre Salles et Mios. Courant favorable. Trajectoires larges. Effort limité au guidage. Gilet: oui.( sauf moi) Coef. risque 1/10.Canotage paisible, soleil, rivière douce, photos et grosse rigolade. Puis les cris de terreurs ont remplacés les cris de joies. La variable inconnue: Arbres en travers.Tandis que la "petite" était à l'abri sur la berge, nous avons tenté un passage sous un arbre couché plutôt que sortir de l'eau et tirer l'embarcation au sec pour franchir ce barrage naturel. Le canoë s'est mis en travers, s'est remplis d'eau et a chaviré. Fabrina, coincée par le courant qui poussait, l'arbre qui retenait et son gilet de sauvetage qui faisait son travail de gilet de sauvetage, c'est à dire une poussée de bas en haut suggérée par Archimède sensé être salvatrice sous l'arbre qui ne voulait pas lâcher sa proie.Quand à moi, entrainé par le courant avec le kayak à l'envers j'ai subi le même sort une centaine de mètres plus loin bloqué par un autre arbre complice. Sans gilet de sauvetage, j'ai pu sortir le torse et je me suis maintenu le plus longtemps possible la tête hors de l'eau, les muscles congelés par le froid, les jambes entrainées sous l'arbre, la poitrine comprimée contre l'écorce par le courant violent accéléré par le phénomène de l'entonnoir de cette flotte s'engouffrant dans l'espace réduit entre la surface et le tronc. Incapable de remonter à la force des bras et sans appui pour les jambes, le canoë formant la seconde mâchoire de l'étau. J'ai aperçu sur la canopée dans le ciel soudain assombri "la longue dame brune" debout la faux contre sa hanche nonchalante. Il m'a semblé voir sourire son visage décharné dans l'ombre de la capuche. J'allai lâcher prise pour la rejoindre, lorsque j'ai senti sa main squelettique sous l'eau guidant mes gestes quelques centimètres à droite vers une branche verticale me fournissant un marche-pied salvateur pour me sortir de cette mauvaise passe. Sans elle, abandonnant le mouvement aléatoire de mon pédalage dérisoire, j'avais peu de chance de trouver cette vieille branche bienvenue. Pendant ce temps, un chasseur qui passait par là entendant les cris est venu tirer Fabrina hors de l'eau. Rentrés à cinq heure, nous nous sommes mis en cuisine pour la fabrication d'une blanquette de poulet ainsi qu' un tiramisu puisque mon frangin vient déjeuner demain .Voilà pour le Samedi!Le dimanche, les invités se pointent avec Emma 3 kilos d'échantillon de vie, 2 mois à son compteur de néo-terrienne, nous qui avions failli terminer la nôtre la veille sous les yeux d'une adolescente de 14 ans en larmes et impuissante devant le drame de sa mère en train de se noyer à quelques mètres d'elle tout en, maman courage, lui donnant des "-tout va bien ma chérie!"à vocation rassurante entre deux tasses.J'ai repris du tiramisu.Promenade et carnaval sur les quais pour terminer l'après midi. Ils sont restés diner.Que de tentatives pour exister, rendre la vie attrayante et ce pitoyable résultat qui me coupe l'envie chaque jour de bouger tant il y a de conneries dans chacune de mes initiatives.J'ai appris ce Week-end:a) que je devenais un personnage dangereux pour d'autres que moi-même. Il me faudra désormais intégrer cette nouveauté de sérial killer autodidacte.b) que la "longue dame brune" n'aime pas les petits chauves. On s'est promis de se revoir.Alors aujourd'hui encore je vais tenter silencieusement et lentement d'aller du lever au coucher du soleil sans dommages.

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