La tournée solitaire d’Olivier Besancenot

Publié le 05 mars 2010 par Delits

Sa campagne prend des allures de traversée du désert. Aux régionales de 2004, en tandem avec Lutte Ouvrière, le parti d’Olivier Besancenot  obtenait 5%. Un score déjà en retrait par rapport aux présidentielles de 2002, où le cumul des deux listes avait atteint 10 %. Les temps changent. Car le  NPA oscille actuellement entre 2,5% et 3% selon les sondages, malgré un contexte pourtant  porteur et une stratégie d’ouverture initiée depuis plus d’un an. Dans un  climat de crise économique, la transformation de la LCR en Nouveau  Parti Anticapitaliste (NPA) avait en effet vocation à extraire le mouvement du carcan trotskiste pour chercher du sang neuf et fédérer les mécontentements.

Dérouillée sur le Front de Gauche

Mais, sur le créneau anticapitaliste, Le NPA souffre d’une concurrence acharnée du Front de Gauche. Cet axe, qui rassemble notamment le parti communiste et le Parti de Gauche de  Jean-Luc Mélenchon, confirme sa belle percée des Européennes : en février le Front de Gauche est  passé à 6,5 %  contre 5% en janvier selon l’enquête IFOP. Ce parti assèche littéralement le vivier traditionnel de la LCR,  notamment  les moins de 25 ans et les inactifs, particulièrement séduits par cette nouvelle offre politique. Pourtant, tout n’est pas perdu pour le NPA  qui  bénéficie d’un capital sympathie prometteur A 27% de bonnes opinions contre 21% pour le PC selon une étude TNS SOFRES de décembre 2009, le NPA dispose certainement de réserves de voix. Qui seront cependant très difficilement mobilisables en raison du faible intérêt pour ces élections.

Mobiliser les bataillons d’abstentionnistes

Les élections régionales, derrière les  européennes, représentent le scrutin traditionnellement le plus abstentionniste. Au premier tour de 2004, l’abstention était de 37,9%. Faible connaissance des prérogatives du conseil régional, méconnaissance des conseillers régionaux  constituent un cocktail particulièrement néfaste pour le jeu démocratique ;  Une donnée qui ne fait vraiment pas les affaires du NPA.  Car son cœur de cible est précisément le plus dilettante.  Ainsi, selon l’IFOP, la participation des moins des 35 ans  serait de 33%, et celle des ouvriers de 37% en mars prochain. Au total, seuls 27 %des sympathisants LO-NPA projettent d’aller voter. Une véritable désertion.

La mobilisation de l’électorat populaire constitue donc le premier challenge d’Olivier Besancenot. Un objectif qui éclaire sans doute la présence d’une jeune fille voilée sur la liste LCR en PACA. La nouvelle avait fait l’effet d’une bombe il ya un mois. Mais, au-delà du symbole, elle traduit d’abord un virage stratégique. Pour survivre, Le NPA estime vital de toucher les catégories populaires d’aujourd’hui,  qui ne se reconnaissent dans aucune offre politique. Quitte à prendre quelques libertés avec l’orthodoxie en vigueur.