Nicolas Sarkozy a donc annoncé au Salon de l'Agriculture que les employeurs ne paieraient plus de cotisations sociales pour les saisonniers. Ce qui devrait permettre d'en baisser le coût. L'information circule, personne ne réagit. Je veux bien, mais enfin, ces cotisations avaient bien un usage (assurance maladie, chômage ou vieillesse). Si les employeurs ne les paient plus, et comme on ne parle pas de supprimer les prestations aux saisonniers, il va bien falloir que quelqu'un paie. Mais qui? L'Etat sans doute qui va se substituer aux employeurs. Ce qu'il ne peut faire qu'en creusant un peu plus son déficit (mais on nous dit que ce n'est pas souhaitable), en augmentant les impôts (mais on nous dit que c'est impossible) ou, dernière solution très à la mode, en réduisant les prestations au nom de la rationalité économique : "nos systèmes sociaux sont en déficit, cela ne pourra pas durer éternellement…"
Il y a dans tout cela quelque chose de profondément malsain. Pour satisfaire une clientèle électorale qui souffre, un Medef qui n'est jamais content, les pouvoirs publics réduisent en permanence les cotisations sociales. A défaut de pouvoir augmenter les impôts et de creuser plus les déficits ils se résignent à trancher dans les prestations sociales, les retraites, les remboursements maladie (on parle de revoir les conditions de remboursement des affections longue durée, c'est-à-dire des cancers et autres maladies qui ne laissent pas beaucoup de chance). Si encore cela créait des emplois ou en sauvait. Mais chacun voit bien que ce n'est pas le cas. Mais le présent des revendications de quelques uns vaut bien une dégradation des conditions futures de tous.