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Tabou

Par Anaïs Valente
Avez-vous remarqué combien certains domaines de la santé ne doivent pas être abordés, sous peine de gêne intense et de rougissement permanent ?
Par exemple, si je décris de long en large mon mal de tête, signalant qu'il me vrille la tempe gauche, avec picotements de la tempe droite et lancement dans le haut de la nuque, aucun problème, mes interlocuteurs compatiront à mon triste sort.
Si je m'étends, sur mes problèmes de sinus droit, bouché en permanence, les insomnies qu’il provoque, la sécheresse buccale à force de respirer par cet orifice qui n’est en définitive pas fait pour ça, compassion également.
Par contre, dès que le débat s’oriente vers certains secteurs, je peux immédiatement chanter « tabou, sujets tabou « (Rapsat).
 Vous vous imaginez, vous, en train de décrire en long et en large votre dernière indigestion  « Oh ma bonne Dame, c’était plein de morceaux même pas désagrégés, on voyait encore que j’avais mangé du cassoulet et un moelleux au chocolat, et le reflux était si violent qu’une partie est repassée par le nez ».
Votre dernier rhume « Ma bonne Dame vous n’allez pas me croire, j’ai éternué sans pouvoir me retenir, et j’en ai eu plein les mains.  C’est là que j’ai deviné que les sinus étaient enflammés, à la couleur, entre le jaune et le vert, tirant par moment vers le brun.  Bien épais.  Et ça collait bien, quelle galère pour tout enlever, pire qu’un slime (jeu gluant de mon enfance) ».
Vos problèmes gastriques « moi ma bonne Dame, je digère ni l’ail ni l’oignon, surtout cru.  J’en remange durant des heures, et le goût d’ail remonte en permanence.  Je fais des renvois monumentaux, où je retrouve parfois des petits bouts d’oignon, c’est pas toujours frais, mais j’aime trop ça, impossible de m’empêcher d’en manger ».
Vos soucis intestinaux « même pas eu le temps de courir aux toilettes, ma bonne Dame, une seule proute mouillée, et ce fut la catastrophe.  Pourtant hier tout allait bien.  Bon, j’avais bien la crotte un peu alternante, par moment dure comme le caillou, ensuite liquide comme la fiente, mais rien de grave.  Enfin, en y réfléchissant bien, la couleur aurait dû m’avertir, j’avais jamais vu un brun pareil, tout bien pensé ».
Votre bronchite encore présente « j’ai des quintes de toux ma bonne Dame, vous n’imagineriez pas que ça puisse exister.  Mais faut bien expectorer toutes ces glaires glaireuses qui s’entassent.  Là non plus, vous n’imagineriez pas tout ce qu’un poumon peut comprendre en outre de l’oxygène, j’en ai plein mon mouchoir encore, làààààà, vous voulez voir ???? »
Alors, zavez la nausée ?  Voilà peut-être la raison pour laquelle on ne parle pas de tout ça… alors que ça nous touche tous, un jour ou l’autre… (pour ma part je préfère « l’autre », pitiéééé).
Illu de Bouledegomme que je remercie.

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