Cette semaine, les gros se sont neutralisés. En effet, les cinq premiers du championnat ont tous fait match nul. Personne n'a donc tiré son épingle du jeu. Sauf Auxerre... Journée des matches nuls donc, mais surtout journée des regrets et des occasions manquées tant pour certaines équipes du haut de tableau que pour d'autres des fins fonds de notre chère Ligue 1.
Lens 1-1 Paris SG : Paris arrache un point et s'en contente
Lens : Roudet (67ème)
Paris SG : Sessègnon (94ème)
Une semaine après avoir été humilié par l'OM au Parc des Princes (0-3), le Paris Saint-Germain a obtenu un nul inespéré à Lens au bout du temps additionnel.
Il y avait comme un air de revanche à Bollaert ce soir. Deux ans après la fameuse banderole anti-ch'ti, l'heure n'était apparemment pas encore au pardon du côté des supporters lensois, qui n'étaient pas en mesure de répondre aux Parisiens, interdits de déplacement par Robin Leproux. La première demi-heure était à l'avantage des Sang et Or qui, poussés par un public bouillant, remportaient la grande majorité des duels et monopolisaient le ballon. Mais en dehors d'un corner direct de Jemaa (7ème), ils ne mettaient que très peu Edel en danger. Passé cette demi-heure difficile, les Parisiens parvenaient enfin à développer quelques offensives intéressantes. Ils auraient même pu bénéficier d'un penalty si l'arbitre avait considéré que le contact entre Yahia et Erding n'était pas réglementaire (30ème). Peu après, Sessègnon tentait une reprise de volée qui obligeait Runje à se détendre (32ème). Sur un cafouillage du duo Camara-Clément, Jemaa puis Akalé étaient proches de l'ouverture du score, mais Edel s'interposait à chaque fois (39ème). La plus belle occasion de la première période était l'oeuvre de Mevlut Erding, dont la tête s'écrasait sur la barre transversale du dernier rempart lensois (44ème).
L'entame du second acte ressemblait drôlement à celle du premier. Plus déterminés et meilleurs dans l'engagement, les Lensois gagnaient la plupart des duels et, après un quart d'heure d'attente, ils intensifiaient leur pression sur le but parisien. Après des tentatives d'Eduardo, contré au tout dernier moment par Camara (61ème), et d'Hermach, dont la frappe puissante était déviée du bout des gants par Edel (66ème), Lens, à force d'acharnement, trouvait enfin l'ouverture. Suite à un cafouillage dans la surface, Roudet, tout juste entré en jeu, permettait aux siens de prendre un avantage au score mérité malgré l'effort de Hoarau pour empêcher le but (1-0, 67ème). La réaction parisienne était pour le moins timide. Le manque de spontanéité dans le jeu des hommes d'Antoine Kombouaré était criant. Sur une belle ouverture plein axe de Sakho, Hoarau prolongeait le ballon pour Camara qui trompait Runje de manière acrobatique, mais le défenseur parisien était logiquement signalé en position de hors-jeu (86ème). Alors que l'on arrivait au bout du temps additionnel, que le merveilleux public lensois fêtait déjà la victoire, Sessègnon venait refroidir l'ambiance. Sur un coup-franc aux 20 mètres, Sankharé enroulait parfaitement son ballon obligeant Runje à une belle envolée. Aux aguets, Sessègnon reprenait à bout portant, ne laissant aucune chance au portier croate (1-1, 94ème).
Jamais brillant, le PSG y a malgré tout cru jusqu'au bout et a eu le mérite de
ne pas se résigner. Cette égalisation tardive, si elle va donner beaucoup de regrets aux Lensois, risque de faire un bien fou aux Parisiens qui ont montré qu'ils avaient encore un peu d'orgueil.
C'est déjà ça...
Bordeaux 1-1 Montpellier : La soirée des regrets
Bordeaux : Chamakh (59ème)Montpellier : Costa (94ème)
Malgré une infériorité numériqué d'une heure et deux penaltys concédés, Bordeaux est passé tout près de la victoire contre Montpellier qui a arraché le nul dans le temps additionnel au terme d'une partie riche en rebondissements.
En alignant d'entrée Cavenaghi aux côtés de Chamakh, Laurent Blanc confirmait qu'il ne craignait en aucun cas Montpellier qui se présentait à Chaban-Delmas avec son habituel 4-3-3. Surpris dans l'entame par des Bordelais agressifs et dominateurs dans l'entrejeu, les Montpellierains tenaient le choc et n'étaient finalement que très peu inquiétés. La partie changeait complètement de tournure à la demi-heure de jeu lorsque Montano, lancé dans la profondeur, était retenu dans la surface par Ciani, en position de dernier défenseur. Monsieur Bré appliquait l'incompréhensible double peine et le néo-international laissait ses coéquipiers à dix contre onze. Le show Carrasso pouvait alors débuter. Le portier bordelais repoussait le penalty tiré par Costa (33ème) avant de récidiver dix minutes plus tard face à Montano à la suite d'une main volontaire de Chalmé, qui aurait d'ailleurs pu écoper d'un deuxième carton jaune sur l'action (44ème). Deux penaltys et un carton rouge, l'arbitre a dû considérer qu'il pouvait appliquer la double peine à son aise.
Les Héraultais avaient manqué trop d'opportunités en première période et ne parvenaient plus à inquiéter des Girondins revenus sur le terrain avec une organisation complètement différente. Les hommes de René Girard, pourtant maîtres du ballon, se faisaient surprendre à l'heure de jeu par Chamakh auteur d'une belle demi-volée à l'entrée de la surface (1-0, 59ème). Une leçon de réalisme. Le promu tentait bien de réagir en pressant plus haut, en n'hésitant plus à faire monter ses latéraux pour étirer au maximum la défense bordelaise, sans grand succès. C'est même Bordeaux qui était proche du break mais Sertic manquait le KO par deux fois (83ème, 91ème). Mais voilà, à l'ultime seconde, Costa égalisait pour les siens sur un coup-franc à plus de 25 mètres. Comme un coup du sort, Carrasso, héros malheureux, commettait une faute de main empêchant son équipe de prendre son envol en tête du championnat (1-1, 94ème).
Au regard du match, les deux équipes peuvent avoir des regrets, même si au coup de sifflet final l'on pouvait apercevoir les nombreux sourires côté Montpellierains pour qui ce match nul est un résultat très positif. A dix pendant une heure et rejoint au score dans le temps additionnel, Bordeaux a sans doute vécu l'un des pires scénarios possibles alors que le calendrier s'annonce infernal.
La décla : Mauro Cetto (défenseur de Toulouse)
« Peu importe le type de main, on siffle automatiquement. Ce n’est pas la
faute de l’arbitre, c’est la faute du règlement de merde qu’on a fait en début de saison. Maintenant, dès qu’il y a la moindre main, on siffle. » Le Toulousain a la défaite amère. Normal me
direz-vous pour un footballeur. Mais l'Argentin en a surtout après le règlement qui aurait conduit l'arbitre de la rencontre à siffler une main pourtant involontaire de Didot. Sur le coup-franc
suivant, Ryan Boudebouz a ouvert le score pour Sochaux, mettant fin par la même occasion à une série de quatre matches sans victoire. C'est un nouveau coup d'arrêt pour Toulouse qui
confirme ses difficultés à enchaîner les bonnes performances
Ce qu'il faut retenir :
- L'Auxerroise. Il s'agit d'une méthode pour gagner qui est, si ce n'est
infaillible, du moins très efficace. Un match qui se joue sur un faux rythme, un adversaire, Valenciennes, qui a le ballon mais qui bute sur la défense bourguignonne, et une contre-attaque
assassine régulièrement conclue par Jelen qui donne la victoire à Auxerre qui peut continuer à rêver d'Europe.
- L'esprit de Lyon tourné vers Bernabeu. Le huitième de finale retour contre le Real Madrid semblait être dans toutes les têtes lyonnaises samedi soir au stade de la Libération. Sans imagination, l'OL n'a cessé de se heurter à la défense de Boulogne ou à son gardien, Bédénik. Les Gones ont manqué une belle occasion de prendre au moins pour quelques jours la tête du championnat.
- Le nouveau coup dur pour Nice. Deux fois menés au score par Nancy, les Aiglons sont revenus à chaque fois avant d'être crucifiés par Dia à la fin du temps réglementaire. 17ème, l'OGCN jouera une partie de son avenir en Ligue 1 le weekend prochain au Mans, premier relégable à cinq points du club azuréen.
- Le réveil en douceur de Rennes. Au terme d'une partie des plus quelconques, les Rennais ont fait l'essentiel, à savoir renouer avec le succès grâce notamment, une fois n'est pas coutume, à un grand Sylvain Marveaux. Apathique de bout en bout, Monaco ne méritait pas mieux.
- Les regrets de Saint-Etienne et du Mans. Face à Lille, pourtant
au pied du podium, ce sont les Stéphanois qui ont fait l'essentiel du jeu et qui auraient sans doute mériter de s'imposer. En jouant comme cela, il ne fait aucun doute que les hommes de
Christophe Galtier se maintiendront. De son côté, Le Mans a dû se contenter du point du match nul à Grenoble. Les Manceaux n'ont pas su tirer profit de la défaite de Nice samedi
soir pour réellement recoller au classement.
- L'occasion manquée par Marseille qui, en cas de succès contre Lorient, pouvait remonter sur le podium. Les Phocéens se sont crées bon nombre d'occasions mais ils n'ont été capable d'en transformer qu'une, la faute à une certaine maladresse et surtout à un grand Fabien Audard.
Les résultats de la 25ème journée :
- Auxerre Valenciennes
- Boulogne 0-0 Lyon
- Lens Paris SG
- Nice Nancy
- Rennes Monaco
- Sochaux Toulouse
- Saint-Etienne Lille
- Grenoble Le Mans
- Marseille Lorient
- Bordeaux 1Montpellier
Le classement après la 25ème journée :
1. Bordeaux 52 25 16 4 5 42 20 +22
2. Montpellier 52 27 16 4 7 37 28 +9
3. Lyon 50 27 14 8 5 45 28 +17
4. Marseille 49 26 14 7 5 47 28 +19
5. Lille 48 27 14 6 7 50 28 +22
6. Auxerre 48 26 14 6 6 25 21 +4
7. Monaco 42 27 13 3 11 32 33 -1
8. Valenciennes 41 27 12 5 10 39 37 +2
9. Lorient 40 27 11 7 9 39 29 +10
10. Rennes 40 27 11 7 9 36 27 +9
11. Toulouse 37 27 10 7 10 27 21 +6
12. Nancy 35 27 10 5 12 32 39 -7
13. Sochaux 35 26 10 5 11 22 31 -9
14. Paris SG 34 27 9 7 11 35 31 +4
15. Lens 34 27 9 7 11 26 31 -5
16. Saint-Etienne 27 27 7 6 14 19 33 -14
17. Nice 26 27 7 5 15 27 45 -18
18. Le Mans 21 26 5 6 15 24 40 -16
19. Boulogne 17 27 3 8 16 17 46 -29
20. Grenoble 14 27 3 5 19 20 45 -25