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Elections régionales : la campagne pour «les nuls»

Publié le 10 mars 2010 par Kamizole

xavier-bertrand-28-sept-2009.1268207474.jpgCour d’école ? C’est à peu près le niveau. D’ailleurs à 20 minutes, l’on ne s’y trompe pas et un article commence par cette phrase archi-connue des querelles enfantines : «C’est celui qui dit qui est !»… Tout à fait le niveau ! Je dirais à sa décharge que François Hollande : la campagne de l’UMP pour les régionales est «nulle» répondait à Xavier Bertrand le bilan de la gauche à la tête des régions est «nul»… Bilan pour bilan, je ne suis sans doute pas la seule à considérer que c’est la parfaite nullité de presque 3 ans de sarkozysme que les électeurs/trices entendent sanctionner les 14 et 21 mars 2010.

Le gros “Q.I” de l’UM/Posture – vous savez celui qui fit un “rodéo” à 140 km/h la nuit sur la route entre Pornic et Nantes et “même pas puni” ! – de nous ressortir l’antienne éculée de l’augmentation des impôts des Régions… «A part exploser la fiscalité locale qu’ont-ils fait ?»… il suffit de lire sur les avis d’imposition - taxe d’habitation ou foncière - la part microscopique qui va à la Région pour en mesurer le ridicule. Idem pour le Département.

Je rappellerais sans cesse que l’augmentation de la fiscalité locale est le résultat du désengagement de l’Etat qui transfère aux collectivités territoriales les missions qu’il assumait sans compenser financièrement les charges financières qui en résultent.

La situation sera encore pire avec la disparition de la taxe professionnelle ! Résultat : nous paierons toujours plus d’impôts locaux cependant que les multimil-liardaires du COUAC-40 non seulement ne paieront pas d’impôts sur le revenu par le double jeu du «bouclier fiscal» et des «niches fiscales» mais se verront reverser une part substantielle des impôts auxquels ils auront échappé ! Illustrant à merveille l’aphorisme de Montaigne : «Le profit de l’un est dommage de l’autre»

Je devrais ajouter le détour par les «paradis fiscaux»… une enquête des plus sérieuses venant de démontrer récemment que proportionnellement les PME sont plus taxées au titre de l’impôt sur les sociétés que les grandes entreprises du COUAC-40 précisément parce que celles-ci profitent des avantages fiscaux des places off-shore.

Quand je vois Xavier Bertrand, je ne peux m’empêcher de penser à quelque Raminagrobis, «vivant comme un dévot ermite (…) faisant la chattemite. Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras, arbitre expert sur tous les cas (…) Grippeminaud, le bon apôtre, jetant des deux côtés la griffe en même temps, mit les plaideurs d’accord en croquant l’un et l’autre»

D’après ce que je lis ce matin, toujours sur 20 minutes – leur newsletter, bien nommée “La matinale” tombe en premier sur ma boîte de lève-très-tôt vers 5 heures – je vois qu’Hervé Novelli – tête de liste de la Région Centre, ex facho de chez facho, quand bien même chercherait-il à occulter et faire occulter ce passé dans les médias - ne craint “nullement” d’ajouter du ridicule au ridicule en adressant un «triple zéro» à la gauche…

Sa critique se résume facilement dans une phraséologie toute droit sortie de derrière les fagots de l’extrême droite – l’exécutif “socialo-communiste-écolo” semble lui suffire comme argument puisque sauf à dire qu’il mérite un triple zéro nous ne saurons pas plus des griefs qu’il avance… C’est dire le niveau !

J’adore la droite : quand elle veut tirer partie de sa politique – ou de sa place dans l’opposition - au niveau national, elle ne craint pas de «politiser» les élections locales. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy était tellement sûr de son fait après la débâcle des socialistes aux européennes le 9 juin 2009 que d’emblée, qu’il a donné un caractère national au scrutin régional… Las ! au fur et à mesure que nous avancions vers le scrutin, c’est la débâcle de l’UMP qui se profilait. J’entends hier soir sur France Info que désormais Sarko minimise l’ampleur d’une défaite, disant que cela n’empêcherait pas le gouvernement de poursuivre les réformes… Comme si nous pouvions en douter ! Sarko est un bulldozer fou que rien ne peut arrêter.

Or donc, Novelli invite les électeurs à «ne pas se tromper d’élections» et souhaite recentrer l’enjeu du scrutin à l’échelle régionale, «La question aujourd’hui n’est pas de sanctionner la politique du président de la République et de son gouvernement»… C’est quand même bien cela que les électeurs s’apprêtent à faire !

Or, il tenait ces propos à Nogent-le-Rotrou, charmante petite ville du nord de l’Eure-et-Loir à la limite de la Beauce et du Perche, à l’occasion d’une réunion publique sur la désertification médicale dans cette ville que je connais pour avoir séjourné dans un petit village à une quinzaine de kilomètres. La seule chose qui y prospère ce sont les grandes et moyennes surfaces implantées à sa périphérie qui s’y livrent une guerre acharnée…

La désertification médicale est le résultat de la politique désastreuse des gouvernements successifs depuis 1995, avec notamment la fermeture des hôpitaux ruraux. Pas assez rentables ! Par ailleurs, je signalai il y a peu que Nogent-le-Rotrou avait aussi perdu son tribunal d’instance, l’Eure-et-Loir étant par ailleurs rattachée à Versailles depuis l’inepte réforme de la carte judiciaire voulue par Rachida Dati – et bien entendu avec l’aval de Nicolas Sarkozy… que dis-je, l’aval ! selon ses instructions…

Comment ne voudriez-vous pas que les électeurs de Nogent-le-Rotrou comme en bien d’autres lieux ne sanctionnassent point la politique de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement ?

Merci aux UM/Posteurs de cesser de nous prendre pour des cons ! Vous payez cash le résultat de cette politique de “chantiers de la démolition sociale”. Et ne vous plaignez pas… C’est encore bien peu cher payé. Nous devrions vous faire une gentille reconduite, non seulement avec les plumes et le goudron mais encore plus avec les piques et les fourches de 1789. Le peuple détestait “l’Autrichienne” Marie-Antoinette. De l’ancien empire austro-hongrois de jadis, il ne reste que “le Hongrois” qui devient aussi unanimement détesté.

Le plus rigolo étant sans nul doute que plus Nicolas Sarkozy s’immisce dans la campagne pour soutenir tel ou tel candidat ou les «recadrer» comme Valérie Pecresse et les têtes de liste de l’Ile de France, plus il plombe la campagne de l’UMP.

Réjouissant de voir réduite comme peau de chagrin et même pire ! l’influence du Troll de l’Elysée qui faisait la pluie et le beau temps dans les médias… Il redevient la “lose”, le porte-guigne qu’il fût en son temps au RPR. Curieux alchimiste qui transforme en vil plomb l’or de tout ce qu’il touche. Il est archi-responsable du climat franchement délétère de cette campagne… Il voulait du «gros rouge qui tache» bien dégueulassement populiste pour tenter de conquérir les derniers bastions de l’électorat populaire du FN. Nous avons bu la coupe jusqu’à la lie.

L’affaire Ali Soumaré en a sans doute été l’exemple le plus tonitruant. Etrons de campagne. Quand j’ai lu tout à l’heure «triple zéro» j’ai vu l’occasion de placer ce qui démangeait mes petits doigts depuis longtemps : dans le Val d’Oise nous avons un «triple Axel»… Poniatowski. Le saut était plus que périlleux alors qu’il ne semble au demeurant guère mieux doué que Brian Joubert à Toronto : se prenant les pieds dans le piège qu’il avait voulu tendre à notre ami Ali, il s’est lamentablement cassé la gueule !

:)

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LES COMMENTAIRES (1)

Par pmh
posté le 12 mars à 12:15
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Totalement d'accord avec cet article . Le secrétaire général de l'UMP gagnerait à être plus objectif et moins mensonger, cela servirait la politique au lieu de la desservir avec comme conséquence une abstention toujours plus forte élections après élections.L C'est dommage pour la démocratie.