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L’Héliotrope (José-Maria de Heredia)

Par Arbrealettres
L’Héliotrope (José-Maria de Heredia)


L’héliotrope entr’ouvre à l’Orient sa fleur,
Où tremble en se jouant la lumière irisée,
Et sourit au travers de l’humide rosée,
Comme un bel oeil d’azur où se suspend un pleur.

Il est midi. La fleur par le soleil baisée,
Aspire avidement son ardente chaleur,
Le flamboyant amant, de sa lèvre embrasée,
La brûle et fait pâlir sa vivante couleur.

Enfin, toute flétrie, elle demande l’ombre;
Mais le Dieu, la criblant de ses flèches sans nombre,
Lui verse sans pitié son implacable jour.

C’est après ce destin que soupire mon âme,
Et dût-elle en mourir, ah! verse-lui ta flamme,
Soleil, ardent soleil de l’invincible amour!

(José-Maria de Heredia)



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