Des enseignants irremplaçables, la droite prise à son piège

Cela devait arriver, mais pas de chance pour le gouvernement cela tombe à quelques jours d’une importante élection. A force de supprimer des emplois de fonctionnaires, non pas parce qu’il y en a trop, mais parce que l’aveuglement idéologique a conduit les sectateurs de notre président mal-aimé à mettre en place sa politique absurde de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, nous avons atteint une situation catastrophique. Plus assez de remplaçants, avec cette politique sans doute inspirée de celle des flux tendus mise en place dans les entreprises. Sauf que s’il est parfois possible d’attendre un peu pour obtenir un produit qui n’est pas en stock, il n’en est pas de même avec des enseignants irremplaçables.

Et face à ce résultat catastrophique d’une politique irresponsable, qui touche comme par hasard en premier lieu un des départements où la souffrance sociale est la plus forte, Luc Chatel  bricole. Il propose d’envoyer devant les élèves des retraités, ou bien des étudiants. Comme quand on doit trouver une solution pour garder le petit qui est malade, où on fait appel aux grands-parents ou aux baby-sitters. Bref, du gardiennage.

Et pourtant, le remplacement des enseignants devrait être une tâche prise au sérieux. Face à une désorganisation de la classe, ce sont des enseignants expérimentés qu’il faudrait, capables de s’adapter rapidement à des niveaux différents, à des publics différents.

Mais la qualité n’est pas l’objectif de ce gouvernement. Ce qui lui importe, c’est le chiffre : le nombre de fonctionnaires supprimés, notamment. Tant pis si l’on ne peut plus assurer la sécurité dans les établissements car on a supprimé les psychologues, éducateurs, surveillants, et tant pis si l’on ne peut plus enseigner autant, on réduira les heures de cours. Et tant pis, aussi, si notre pays s’enfonce en matière éducative ? Comme le disait fort-à-propos Lincoln, si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance. On peut craindre que Luc Chatel et Nicolas Sarkozy ne l’aient pris au mot.