Les années et les élections passant, je suis régulièrement tenté par l’abstention. Je n’y ai pour l’instant jamais succombé. Même au second tour de 2002…Peut-être à tort.
Le rituel démocratique me semble de plus en plus artificiel, nous conduisant tous les cinq ans à désigner celui (jusqu’à ce jour) qui, loin d’animer le politique en France, devient de plus en plus le DRH de citoyens transformés en simples ressources humaines que les entreprises usent, gaspillent et détruisent avec encore moins d’égard que les ressources naturelles.
Que ce « DRH » soit de droite ou de gauche modifie-t-il réellement les choses ? Sur le fond les dernières décennies m’incitent à répondre par la négative. Sur la forme, oui, la différence étant celle entre un chirurgien opérant à vif et un chirurgien utilisant les antidouleurs les plus modernes. Mais cette succession de « DRH brutaux » et de « DRH humains » ne se ferait-elle pas sans nos votes comme dans les grandes entreprises. L’histoire de la « Gestion des Ressources Humaines » montre une telle alternance.
Nous sommes de plus en plus loin de la politique et notre vote contribue à maintenir l’illusion de l’existence d’un système qui n’a plus de démocratique que le nom.
Cependant, une fois de plus, j’irai voter aux prochaines régionales. Non pas parce que beaucoup dans le monde se battent pour acquérir ce droit . La « storytelling » irakienne n’est que propagande et préparation à la servitude de nouvelles « Ressources Humaines ». Mais parce que l’abstention reste un geste purement individuel et que je ne crois qu’aux combats collectifs.
Je suivrai la logique proposée par Jean-Luc Mélenchon. Vote pour le Front de Gauche au premier tour puis vote « républicain » pour la liste de gauche arrivée en tête au second tour, Mélenchon ayant précisé que cela n’impliquait pas automatiquement la participation à l’exécutif régional.
Choix par défaut donc, en espérant qu’un combat collectif pour redonner du sens à la réalité démocratique puisse émerger…Il en va de notre survie comme citoyens.
éé
éé