Le coeur est un volcan presqu’éteint où la lave
Ardente, s’est figée en son emportement
Et sous la volonté qui la tient en esclave,
On sent l’intérieur et sourd bouillonnement.
Mais il arrive un jour où brisant toute entrave,
Trouvant sa force même en son même tourment,
Lutteur ensanglanté des blessures qu’il brave,
L’irrésistible Amour, déborde en un moment!
Il déborde; il s’élance; et la lave agrandie
Promène en rugissant son sinistre incendie.
Et partout où passa le flot rouge et vainqueur
Calcinant sans pitié toutes les fleurs divines
Seul, parmi les débris de ce qui fut un coeur
L’Amour reste debout, sur ses propres ruines!
(José-Maria de Heredia)