Lancé en France en octobre 2008, le Sony Reader PRS-505 aura été le premier reader epaper distribué par la FNAC. Sa vie commerciale aura été tumultueuse : au départ vendu à 299€, l’arrivée de la nouvelle gamme a rapidement fait chuter les prix, moins d’un an après le début de sa commercialisation, pour atteindre 149€ voire même 99€ ! A ce prix, autant dire que les stocks se sont vidés rapidement. Pourtant, comme l’annonçaient récemment Philippe Citroën, président de Sony, son entreprise n’aurait vendu que 15 000 PRS-505 en partenariat avec la FNAC. Autant dire pas grand chose par rapport aux autres marchés européens comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Ces acquéreurs représentent avant tout des early adopters désireux de découvrir de la lecture numérique sur papier électronique dès ces prémices. Il s’agit là généralement d’une clientèle de convaincus qui vantera sans difficulté les qualités d’un tel produit. En dépit de son ancienneté, le Sony PRS-505 proposait un support du format ePub et PDF, le tout affiché sur un écran 6 pouces au contraste très confortable pour une lecture de longue durée.
Cette pièce essentielle est aussi la plus fragile d’un reader. Le bris d’écran E-Ink est la principale cause de panne sur les readers. En effet, ils sont vulnérables aux chocs (l’écran est en verre) et, suivant son intégration dans la coque du reader, résistera plus ou moins bien à une chute. Nous ne saurions trop vous recommander l’utilisation d’une housse même si elle n’empêchera pas un événement malencontreux.
L’un de nos lecteurs a rencontré récemment un soucis avec son Sony Reader PRS-505 et nous tenions à vous faire part de son expérience malheureuse. Séduit par le principe du livre électronique, il profite des offres sur le PRS-505 à 149€ à la FNAC. D’ailleurs, pour des raisons professionnelles, et à ce prix, il en achète deux le même jour. Cependant, il y a quelques semaines, en sortant le reader de son sac, notre lecteur a découvert des rayures noirs affichées sur son écran. En d’autres mots, l’écran du reader n’était plus utilisable. L’appareil étant encore sous garantie (acheté en octobre 2009), il a retourné son produit auprès de la FNAC qui a pris en charge le reader endommagé pour le faire parvenir à Sony.
Et quelle surprise à la réception du devis ! La facture est salée : 261,51€ TTC pour changer l’écran. Pour à peine trente euros de plus, notre lecteur avait pu acquérir à l’époque deux readers ! De plus, compte-tenu du prix de vente de la nouvelle gamme (299€ pour le PRS-600, soit une trentaine euros de plus), à quoi bon faire réparer un reader endommagé, même s’il n’est pas dépassé ! Est-ce une méthode pour forcer le renouvellement d’appareil? Alors que l’ont vante les mérites écologiques du passage au numérique, cela serait une bien étrange politique de la part de Sony que d’agir de cette manière.
Quelques incohérences nous ont interpellé dans le devis proposé à notre lecteur. Tout d’abord, il fait mention d’un écran “LCD cassé”. Erreur ! Le Sony Reader PRS-505 est équipé d’un écran E-Ink en papier électronique qui, en aucune manière, ne présente les mêmes caractéristiques que ses homologues LCD. Les écrans E-Ink sont assez fragiles. Certains peuvent même présenter des défauts qui, à la longue, vont rendre l’écran inutilisable. Ces paramètres ne permettent pas pour autant de rendre comparable un écran LCD et un écran E-Ink.
Est-ce normal de faire payer 261€ à un client pour un écran endommagé? Cela me semble difficilement explicable. Sony manque-t-il de pièces de rechange pour le PRS-505? Certes, le reader n’est plus au catalogue mais ce n’est pas après moins de 6 mois que les stocks seraient épuisés. L’écran est peut-être le composant le plus onéreux d’un reader, mais il ne justifie pas un devis équivalent au prix de vente original du reader.
Longtemps les fabricants de readers se sont cachés derrière les conditions de garantie pour éviter de remplacer tout écran endommagé, renvoyant le malheureux utilisateur à payer au prix fort. Cela ne serait-il pas le temps d’envisager un politique de remplacement, plus conciliante? Les fabricants devraient considérer cette particularité. Les possesseurs des 15 000 PRS-505 vendus en France sont des early adopters, fervents croyants en la lecture numérique. Ne pas considérer cette clientèle n’est pas ce qu’il y a de mieux pour se créer une image de qualité dans un secteur émergeant. La balle est dans le camp de Sony et des fabricants.
Partager cet article :