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Etat chronique de poésie 839

Publié le 12 mars 2010 par Xavierlaine081

839

Si long jour qui s'étire entre des parenthèses de fatigue…

On marche, on tient debout…

On “tient”…

On ne sait pas comment…

C'est juste avant que les rouleaux de la nuit ne vous entrainent au plus profond du sommeil…

La traversée fut longue et mouvementée.

*

Ils ont fait la bête à deux dos en des clairières d’insouciance.

Ivres d’une symphonie de cigales, ils sont restés là, face à la mer, à l’ombre des pins.

Une odeur âcrede sève s’écoulait en leurs bouches amoureuses.

C’était un temps de jeunesse volée, posé sur les récifs de la vie…

*

Lentement, ils ont levé leur visage et se sont embrassés.

Ce qui venait, déjà se profilait en brumes noires à l’horizon bleu de l’océan.

Brutalement, le silence se fit.

Leurs mains se pressèrent. C’était comme s’ils pressentaient l’évènement…

Leurs bouches n’en finissaient pas d’échanger leur salive.

Ils se jetaient dans l’amour pour ne point se noyer…

Un grand fracas se fit, suivi d’une lourde nuée de poussière…

*

On les a retrouvés, tendrement enlacés, sous un rocher tombé d’on ne savait où…

Ils avaient gardé la pause comme pour mieux assumer leur avenir désormais infini…

Des mains vinrent poser des fleurs à l’endroit où leur cœur saigne encore.

Ce fut un rituel… Les ruines du temple dominaient le petit tertre où les amants d’un jour, les amoureux de toujours, venaient se recueillir…

Il est toujours une parcelle de rêve où l’amour se niche pour ne jamais s’éteindre.

Une parcelle d’espoir lovée aux plus secrètes tombes où la mémoire nous fait signe.

*

Les amants d’éternité se fichent de ces cérémonies.

Ils savent, d’où ils sont, que seules les âmes pures poursuivent leur errance, bien au-delà du visible.

Ils soufflent à ceux qui s’aiment un parfum de lentisque et de romarin.

Dans le craquement d’un pin sous l’affront solaire, ils parlent.

Ce que leurs mots disent va bien plus loin que mes pauvres poèmes…

On peut bien sûr se satisfaire d’une vie amicale. Elle suffit au respect qu’on attend de l’autre…

Mais quelle tristesse de ne savoir, de ne connaître cette flamme qui brûle, à l’abri d’un ombrage sec, entre deux bras d’abîme.

*

Les amants endormis rêvent depuis la nuit des temps.

J’entends leur pas glisser sur les tommettes luisantes.

Ils s’aiment depuis si longtemps, souffrent tant de voir ce monde diluer l’amour en vaines contorsions qui tentent d’y ressembler.

Ils savent le délice d’un cœur qui s’emballe, l’extase de ce moment d’idylle béate…

Loin du tumulte des haines quotidiennes, ils poursuivent leur route, sans se retourner.

Ils me font signe, parfois, dans la clarté blafarde d’une lune de passage.

Leur visage s’éclaire au cœur même d’une orchidée blanche, effleurée d’un rayon livide…

*

Mon chant se fait alors chant d’amour.

Divine mélodie offerte aux cœurs purs en souffrance.

D’un doigt malhabile, j’en transcris ici l’hymne.

Puis jette l’objet du délit, avec son point final, à la mer des sarcasmes…

Manosque, 10 février 2010

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