Il y a région et Région

Un éclairage sur ce qu'est une Région. Et ce qu'elle n'est pas.Des présidents peu connus, un poids financier limité, un découpage sans logique historique: la plupart des régions françaises souffrent de problèmes de notoriété voire d'identité.Alors qu'en Espagne, la Catalogne, le Pays basque et la Galice sont de vraies nations avec une langue et une histoire, en France les 22 "régions" métropolitaines actuelles sont le produit d'un découpage administratif impulsé par l'Etat-nation jacobin dans les années 50.La Corse et l'Alsace sont des territoires avec une vraie identité, comme les quatre régions ultra-marines (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion). Mais ailleurs, le découpage n'a guère de cohérence historique. L'exemple le plus célèbre est la région Bretagne, privée de Nantes -ville natale de la duchesse Anne de Bretagne-, rattachée aux Pays de la Loire. Autre exemple: en 2005, Georges Frêche avait voulu rebaptiser le Languedoc-Roussillon en "Septimanie", du nom de l'union de sept évêchés de la région entre 571 à 588. Résultat: plusieurs milliers de pro-catalans avaient manifesté contre ce projet à Perpignan car "ce nom contribue à nier notre identité catalane". La région supporte mal la comparaison avec les départements issus de la Révolution, qui "font figure de collectivités locales anciennes, solidement ancrées dans le paysage administratif français (...) Le découpage régional actuel ne date que de 1956. Il s'agit alors d'un "découpage technique et administratif pour rationaliser la planification de l'après-guerre", explique Béatrice Giblin, géographe qui a dirigé la nouvelle édition en 2005 de la "Géopolitique des régions", impulsée 20 ans auparavant par Yves Lacoste. Après l'échec du référendum de 1969 sur la régionalisation -et le départ de de Gaulle-, les régions deviennent par une loi de 1972 des "établissements publics régionaux". Les lois Deferre en font des collectivités locales élues au suffrage universel direct pour la première fois en 1986. Leurs trois compétences de base sont "les transports, l'aménagement du territoire, les lycées et la formation professionnelle", rappelle Béatrice Giblin, qui a constaté qu'en 20 ans, les élus régionaux se sont aussi investis dans la culture, l'aide au PME, la santé... A quelques jours des élections, 53% des électeurs sont sûrs d'aller voter. 
[source AFP]