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Badinter, le conflit ?

Publié le 12 mars 2010 par Yann Frat / Un Infirmier Dans La Ville

Puisque je travaille avec des femmes, avec des enfants, je m'auto-donne le droit de parler un peu des femmes que j'estime plutôt bien connaitre (pour un homme...).

Et la "polémique" Badinter donc.

Tout d'abord je veux dire qu'elle a raison:  les femmes qui veulent vivre leur vie, en dehors ou à coté de l'image de la femme "bio moderne" sont ultra stigmatisées...

D'un autre coté (et de le même manière) les femmes qui ont envie de se consacrer uniquement à leur gosses sont soumises elles aussi à une autre forme de pression, pas moins violente (elles se font traiter d'anti féministe, de rétrogrades, de femmes soumises... de pauvres filles donc...)

Alors que faire hieinrich?

Et bien je pense que notre génération (nous les trentenaires) a surtout compris, contrairement à la génération précédente, que le mythe de la "super woman" qui élève ses gosses comme une mère poule ET qui réussit sa carrière comme un homme... N'est qu'un mythe absurde comme l'instinct maternel qui vous tomberait magiquement du ciel...

Aujourd'hui chacun a compris qu'on est soit une maman à plein temps SOIT une femme qui se donne à fond dans sa carrière  (je ne parle pas de travailler tous les jours, je parle de monter en grade, je parle de la charge de travail que réclame une carrière importante) et qu'il revient à chacune de faire un choix, un choix totalement personnel , ni bon ni mauvais, un choix (et que c'est au contraire l'absence de ce choix qui mène à des drames et à des mères pas heureuses dans leurs cuisines ou à des cadres qui font un baby blues au bureau).

D'autre part Badinter a raison aussi quand elle pointe que les hommes n'ont pas vraiment bougé en trente ans.. Ceci dit tout est fait pour nous depuis des siècles , alors croyez-vous qu'on va perdre des privilèges par simple bonté d'âme mmm?;))

(ceci dit il ne faut pas y aller trop fort non plus sinon ils se barrent avec une plus jeune perturbée par ses hormones... Oui les hommes de 2010, en plus de tout, sont des petites choses fragiles ;))) )

Bref l'heure est au choix donc, au choix simple et apaisé en fonction de chaque femme et de son projet de vie. Or la France est précisément coupée en deux sur ce point (souvent d'ailleurs par des femmes qui n'ont pas bossé depuis plusieurs année et atteint l'apex de leur carrière en 1983) et quel que soit votre choix vous aurez toujours une moitié des femmes pour vous le reprocher...

Or le problème me semble précisément là et c'est une question qui me turlupine depuis des années : Amies femme pourquoi acceptez-vous aussi facilement le poids énorme de la culpabilité qu'on veut vous coller sur le dos dés que vous voulez enfanter???
En particulier de la part du milieu médical (alors qu'accessoirement enfanter n'est pas une maladie aux dernière nouvelles...). J'ai pas mal trainé dans le milieu de l'enfance : comment acceptez-vous ces discours définitifs, ces airs arrogants de tous ces c*** qui se déplacent par palette dans ce milieu?
Surtout qu'en plus si vous regardez bien, leur certitudes arrogantes changent en gros tous les six mois (vous pourrez faire le test en particulier sur la fameuse "diversification": le discours change radicalement et définitivement tous les six mois... et je ne parle même pas de l'allaitement... ). Évidemment je sais que vous ne savez pas, je sais que vous avez peur, je sais que les hormones, je sais que le poids de votre propre mère... mais à un moment, une bonne paire de baffes a tous ces idiots qui n'en savent pas plus que vous et qui en profitent, non? Ça ne vous tente pas?

;))

Pour moi une maternité (et accessoirement une paternité) c'est avant tout une rencontre. Une rencontre entre une mère unique avec son histoire et un bébé, unique lui aussi, avec son histoire à construire. Chaque mère, chaque maternité (et paternité) est donc une histoire singulière dont personne ne connait vraiment ni les tenants ni les aboutissants; la maternité (et la paternité?) c'est ainsi une histoire unique que vous allez raconter, une histoire que vous allez construire entre vous et ce petit homme qui vient d'arriver...
Alors dites moi franchement qu'y connaissent toutes ces con/nes autour de vous, cette histoire c'est la votre!!!
Les bébés sont nés et ont vécu avant les médecins, avant les belle-mères, avant internet... Alors respirez un bon coup, écoutez les conseils qui ne sont que des conseils, évitez les deux ou trois pièges immédiats (euh... un bébé mange régulièrement autre chose que des chips, dort et  ne supporte pas l'eau à 120°c...), après tout le reste "n'est que littérature" et si les hommes enfantaient je vous assure que le ton employé serait différent (déjà parce que pas mal de sage femmes aurait des dents en moins et le nez cassé ;))) )

Bref tout ça pour dire quoi ? Et bien pour dire que dans le débat suscité par Badinter, je trouve surtout absurde la course "à l'adjectif"... Les mères semblent obsédés par être une "bonne" mère, effrayée d'être une "mauvaise" mère ou une mère "indigne"...
Hé le filles, et si vous essayez d'abord d'être mère tout simplement ? Après tout les adjectifs ne renseignent jamais que sur ceux qui les prononcent...

;)))

Ps : Tant qu'on est sur le sujet des enfants (sur lequel j'ai pas mal à dire, je vous expliquerai un jour pourquoi) j'aimerai aussi qu'on arête de voir quand on dit "mère" , forcement la mère d'un bébé... Passé 2 ans on est quoi ? Passé 7 ans, 15 ans?

A une certaine période de ma vie ça m'a même fait hurler de rire... Il y a des milliards de livre sur l'enfant de 0 à 1 an et quasiment rien après... Étrange non?

Sauf à considérer que passé deux ans les mères ont compris qu'on ne raconte que des conneries dans les livres et qu'elle ne les lisent plus?

Sauf à considérer que passé cet age les enfants ayant des besoins moins basiques et panifiables, la mère n'a donc plus un rôle aussi important, aussi évidement (?) central et devient donc moins facile à culpabiliser...

Va savoir...

PPS : Et en écrivant ces lignes je repense bien sûr à ma copine à bout de nerfs qui m'avait appelé en urgence car dans la liste de la maternité elle ne comprenait pas ce qu'était le "sérum physiologique"... En temps normal on aurait rit de la situation (après tout elle ne connait pas ce détail est-ce bien grave?) mais ce jour là ce fût pourtant un drame, persuadée par avance qu'elle serait une mère incompétente, une mère totalement nulle...

CQFD?


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