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Scott Brown non seulement a changé la donne de la "majorité qualifiée" au sein du Sénat mais il modifie la donne politique pour la présidentielle 2012 en incarnant une nouvelle génération populiste et sympathique bien loin de dogmes écrasants.
Scott Brown, c'est la logique des bons citoyens contre les méchants pouvoirs.
Scott Brown est né le 12 septembre 1959. Il vient de succéder à Ted Kennedy comme Sénateur.
Son premier déplacement a été pour McCain pour le soutenir dans sa campagne en Arizona (voir vidéo ci-dessous).
Il est issu d'une famille défavorisée.
Il a dû effectuer de nombreux travaux pour payer ses études de droit dont des poses dans le magazine Cosmopolitan.
Toute la dialectique de Scott Brown réside dans la reconnaissance de l'héroïsme au quotidien, les qualités des citoyens ordinaires contre les tares de la Capitale qui porte tous les pêchés.
Washington incarne la Capitale d'êtres sans chair ni éthique. Elle n'est pas l'oeuvre des pionniers ni des novateurs. Elle est composée de " têtes d'oeufs " qui sont éloignées du réel, qui acceptent la corruption par vanité ou intérêt.
Pour Scott Brown, le salut est dans le retour à la base.
Il s'agit de réduire l'influence des politiciens professionnels qui ne seraient que des parasites professionnels, des profiteurs et des démagogues.
Sous cet angle, il n'y a rien de très original dans la doctrine de Scott Brown par rapport au creuset d'une partie des théories du Parti Républicain.
L'originalité naît davantage du fait qu'il applique sa doctrine à des exemples de la vie quotidienne. Il ne se veut pas visionnaire. Il se veut gestionnaire du quotidien : emploi, fiscalité, endettement. Il a conduit une campagne sur le terrain, à l'écoute, marchant dans la boue pour serrer des mains.
Sa victoire dans ce qui passait pour un fief démocrate donne lieu à de nombreuses interprétations.
Son analyse c'est qu'en réalité la classe dirigeante serait en retard sur la révolution conduite par les classes populaires.
Par sa personnalité, il est parvenu à assurer un amalgame étonnant.
Pour prendre ses distances avec tous les appareils, il s'est d'ailleurs présenté comme " républicain indépendant ".
Si sa victoire fut surprenante et belle, son parcours de Sénateur s'annonce plus délicat.
Comment garder cette posture rebelle au sein même du pouvoir ?
Scott Brown est un défi permanent pour la classe politique habituelle. Comment peut-il conserver ce tempérament au sein même du Club des Sénateurs à Washington ?
Le suivi de son parcours sera très intéressant. Tout a été minutieusement préparé pour le placer à l'opposé des comportements politiques classiques : de ses vêtements à ses prises de positions dans la forme comme dans leur contenu. Comment tenir dans la durée ? Ne sera-t-il pas confronté au dur retour des réalités comme Obama face au culte du changement ?
Ne va-t-il pas se banaliser pendant les multiples tournées des campagnes pour aider ses collègues lors des élections du mid term ?
Pour l'instant, Scott Brown change la donne politique en modifiant l'image de marque du parti Républicain pour le rendre plus sympathique.