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L’agression dans l’amphi de Villetaneuse… le «Papi Voise» des régionales en Ile de France ?

Publié le 12 mars 2010 par Kamizole

entree-fac-de-villetaneuse.1268391320.jpgJe suis d’autant plus intéressé par la question que j’ai fait mes études de droit à Paris-XIII (autrement appelée Paris-Nord ou tout simplement Villetaneuse). Les questions de sécurité n’y ont jamais manqué, dues à la proximité de “cités à problèmes”… Ne comptez pas sur moi pour tomber dans l’angélisme ! J’ai compris que ça craignait le jour même de mon inscription, début juillet 1989. Il faisait très beau et j’avais laissé la capote de ma 2 CV ouverte.

De toute façon, il y avait belle heurette que je ne fermais plus les portières. J’ai retrouvé une fois la capote de ma première voiture déchirée au couteau, cela m’a servi de leçon. Je n’avais rien susceptible de tenter qui que ce soit. Elle fut quand même été visitée… Je m’en suis rendue compte car ils avaient fichu le bordel dans le coffre. Sans rien voler, même pas un ballon de football – en cuir mais sans doute trop basique ! - que nous utilisions pour jouer avec les enfants de la famille lors de sorties dans la campagne ou au Parc de la Mairie de Montmorency.

A l’époque, le campus était ouvert à tous les vents. De saccages en vandalisme – le caillassage des fenêtres de la bibliothèques notamment – en passant par les agressions sur les parkings firent que la majeure partie du campus fut close et les accès contrôlés par des vigiles. Sans doute cette clôture n’est-elle pas totale – je ne suis pas retournée à la Fac depuis janvier 1996, j’ai arrêté après le 1er semestre de maîtrise pour moult raisons dont ma santé au premier chef – ou les barrières trop basses ?

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Le caillassage de la B.U – présenté connement par certains comme une vengeance des exclus ! – avait d’autant plus indigné la communauté universitaire et les étudiants de Villetaneuse qu’un certain nombre d’entre eux s’étaient précisément investis dans le soutien scolaire des enfants des cités proches…

Les parkings donnant sur l’avenue de la Division Leclerc ont toujours été les plus “sensibles” – sans doute à cause de la proximité de la cité Salvador Allende – et notamment, celui des enseignants. Au point que le prof de droit administratif qui nous faisait le TD de 2e année le soir garait sa voiture sur un parking de la route de Saint-Leu… Et que la plupart des étudiant(e)s du même TD qui s’y garaient repartaient en groupe par peur des agressions. Bonjour l’ambiance !

Je fus invitée fin juin 1995 après les derniers partiels de licence et les résultats à une petite fête donnée pour les étudiants handicapés. Je n’avais pas besoin d’aide particulière mais j’ai apprécié l’ascenseur qui avait été installé, les marches – surtout quand il n’y a pas de rampes – restant ma bête noire pour ma patte folle et souvent douloureuse.

A Villetaneuse, en 1989 j’avais retrouvé avec grand plaisir Saïd (?) un vieux pote de Bouffémont qui est en fauteuil roulant à la suite d’un accident de voiture et à qui j’avais conseillé de s’inscrire en fac en AES (administration économique et sociale) plutôt que dans notre stage d’administration hospitalière qui ne lui apporterait pas grand chose dans la mesure où il avait le bac. Il avait réussi tout ses exams et s’occupait des étudiants handicapés de Villetaneuse.

Je m’apprêtais à garer ma guimbarde juste à côté de l’entrée quand les vigiles qui étaient restés pour cette soirée m’ont littéralement forcée à la rentrer dans l’enceinte clôturée…

J’espère que Valérie Pecresse ne s’apprête pas à utiliser l’agression de Villetaneuse – aussi condamnable soit-elle ! – “Indignation” de Pécresse après l’agression à Villetaneuse pour durcir davantage la campagne électorale et accuser à nouveau Jean-Paul Huchon de laxisme. Pour la bonne raison que les universités relèvent de la compétence de l’Etat et en premier lieu, la sienne, en tant que secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur ! S’il y a indubitablement carence en matière de sécurité à Villetaneuse, elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même.

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En 2002, juste avant les élections législatives, le RPR s’était abondamment servi de l’agression de Papy Voise à Orléans dans le quartier de la Madeleine. Montée en épingle. Serge Grouard, député-maire d’Orléans, en avait fait ses choux gras. Peu après, nous apprenions notamment grâce à Marianne «Papy Voise». Retour sur un étrange fait divers que la malheureuse victime dont le visage tuméfié à fait le tour des télés et de la presse n’était pas doute pas aussi blanc-bleue que cela… Les policiers ayant même envisagé une affaire de mœurs.

Les questions de sécurité, la violence voire la pure barbarie qui s’est introduite dans la société constituent des sujets trop graves pour être réduits à des arguments électoraux qui ne devraient abuser personne et ne se régleront sûrement pas avec une politique uniquement sécuritaire. C’est la société toute entière qui est concernée et au premier chef l’éducation, celle des familles autant que de l’institution scolaire. Cela mériterait un vaste débat national et la mobilisation de l’ensemble des citoyens.


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