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Pour des fonctionnaires moins nombreux mais mieux payés

Publié le 19 novembre 2007 par Cabinetal

La question du pouvoir d'achat sera au coeur de la journée de grève annoncée pour demain. N'est-ce pas l'occasion de faire un peu de pédagogie ? D'abord pour rappeler que l'employeur des fonctionnaires s'appelle tout simplement : les Français. C'est à dire nous tous, qui avons une capacité contributive forcément limitée. D'abord par nos ressources propres qui ne sont pas extensibles à l'infini, mais tout autant par la nécessité de préserver nos emplois au sein d'une économie compétitive afin que nos produits se vendent grâce à un rapport qualité – prix meilleur que tous nos concurrents. Dès lors, la maitrise de nos coûts publics est une évidente obligation. Parmi ces coûts, la place des salaires et des pensions est décisive. Elle représente pour l'Etat presque 120 milliards d'euros en 2008, dont 73,5 pour les rémunérations et 45,1 pour les pensions.

Le tableau ci-dessous : révèle, en comparant 2007 et 2008, qu'une légère baisse de la masse globale des rémunérations d'activité ne couvre pas l'augmentation mécanique des pensions (2 milliards cette année) liée à la démographie. Pourtant, le total de la dépense de 120 milliards devrait impérativement rester constant pendant 5 ans si l'on veut enfin assainir nos comptes et faire face aux dépenses inéluctables de vieillissement. Comme le coût des pensions ne va pas cesser d'augmenter, il devient, dès lors, évident que le total des rémunérations devra baisser. Ceci ne peut décemment se faire à effectifs constants, c'est pourquoi les non remplacements de départs à la retraite apparaissent d'une évidence crue. Mais, il faut aller plus loin et dire franchement que l'amélioration du pouvoir d'achat des fonctionnaires passe par la réduction de leur nombre. Certes, la dialectique permettrait de le dire autrement et mieux. Mais n'est pas alors travestir la vérité ? J'ajoute qu'aucun parti de gouvernement ne peut honnêtement affirmer le contraire. Car ces tendances structurent profondément nos comptes publics et la France ne pourra y échapper. Certes, on peut sans doute encore défiler quelques jours en criant « un instant monsieur le bourreau » mais le couperet de la guillotine du réalisme et du bon sens finira bien par tomber. En espérant qu'il ne coupe pas, au passage, la tête d'une démocratie ainsi tentée par l'aveuglement.
Vous noterez que, pour éviter tous tracas aux seniors, je n'ai pas envisagé que l'Etat n'honore pas les retraites des fonctionnaires. C'est pourtant un scénario catastrophe à ne pas totalement exclure, au cas où les générations montantes viendraient à voir leur propre pouvoir d'achat trop plombé par notre vieux laxisme budgétaire.
En un mot comme en cent, il ne sert à rien de nier l'évidence. Attendre ne sert à rien, nous le faisons depuis 30 ans. Tout retard ne ferait qu'aggraver davantage encore notre situation. L'affronter lucidement est la seule solution. C'est pourquoi, demain, dans la rue, le plus sage, serait de brandir la pancarte suivante : « des fonctionnaires moins nombreux mais mieux payés ! »


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