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« Gainsbourg – (vie héroïque) » de Joann Sfar

Publié le 02 février 2010 par Monsoleiiil

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Film biographique, conte musical, …le premier long-métrage de Joann Sfar retrace l’itinéraire artistique de Serge Gainsbourg en mélangeant réalité et fiction de manière assez originale. La tâche était sans doute tout sauf évidente, mais le résultat est plutôt réussi, en dépit de certains défauts. Dans le positif, il y a d’abord les acteurs : mention spéciale pour Eric Elmosnino dans le rôle principal – physique, attitude, manière de parler/chanter…mis à part le casting en tant que tel, on imagine le travail qu’il a dû y avoir en coulisses, et n’empêche, ça valait le coup : le résultat est assez bluffant et le spectateur se laisse emporter par le jeu (il en va de même pour Laetitia Casta qui incarne Brigitte Bardot : la ressemblance est frappante). Surprenant le passage de Philippe Katerine dans le rôle de Boris Vian (drôle de façon de choper un taxi, cela dit^^).
Au niveau de la musique, évidemment, c’est un réel plaisir de retrouver les chansons de Gainsbourg (surtout en sachant qui c’est qui s’est chargé des arrangements, en l’occurrence

:D
). Néanmoins, je regrette un peu qu’il s’agisse uniquement les titres les plus connus (mais fallait bien faire un choix, après tout – et vu le répertoire, c’était sans doute pas facile). Certaines interprétations sont très réussies (« La Javanaise », « Elaeudanla téïtéïa » ou « Comic Strip »), j’en ai un peu de mal avec d’autres (notamment « Qui est in, qui est out » ou encore « Bonnie and Clyde », même si je trouve la scène en tant que telle assez intéressante), mais quoi qu’il en soit, ça se rapproche pas mal des versions originales.
Porté par sa vision personnelle des choses, Sfar n’évite pas certains clichés, mais dans l’ensemble c’est pas franchement gênant (et – dans ce genre de film – je doute que ça soit possible de s’en passer complètement), même s’il fait plus ou moins l’impasse sur la fin (ce qui évite en quelque sorte de finir sur une note « trop » pessimiste, bref, au final ça se défend). Côté visuel, ça fait plaisir de retrouver les dessins – assez particuliers – de Sfar (qui rappellent les pochettes d’album de Dionysos) dans ce contexte-là, même si j’adhère pas trop à l’image de Gainsbourg en tant qu’enfant (vision un peu trop poussée pour être crédible, à mon goût, et léger sentiment de creux par des moments – c’est un peu dommage).
Dans l’ensemble, Joann Sfar a réussi à faire face au défi : le résultat n’est certes pas « parfait », mais représente quand même un bel hommage à ce personnage assez extraordinaire – dans tous les sens du terme.



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