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Le mythe de la charnière

Publié le 13 mars 2010 par Foothese

Le mythe de la charnière

Epine dorsale d’une équipe, couple décisif sur le terrain, la charnière centrale est sans doute la paire la plus déterminante du 11 de départ. Plus que toutes autres paires, elle offre la sécurité et tient un role décisif. Si elle coule, vous perdez le match, pas de doute. Les entraîneurs ont construit de grandes théories sur cet axe central. Tableau noir.

Depuis des années, la structure stoppeur-libéro a été abandonné au profit d’une charnière différente. Souvent droitier-gaucher ou relanceur court-relanceur long. Pourtant le schéma d’un type agressif, constamment au marquage avec ,5 mètres derrière lui, un libéro malin, doté d’une belle vision du jeu, premier relanceur nous séduit encore.

Quels désavantages à jouer comme cela? Souffrir sur les ballons dans le dos des latéraux et avoir des soucis pour remonter ensemble? C’est à peine recevable parce qu’avoir une sécurité avec un défenseur un peu reculé permet aussi de couper la profondeur des adversaires. Laurent Blanc ne jouait pas 5 mètres derrière Desailly mais allait moins souvent au duels que Marcelo. Une espèce de relation stoppeur-libéro déguisée.

Souvent montrée du doigt, la nécessaire complémentarité est-elle une vaste connerie? Un peu quand même. Deschamps a demandé du temps pour Heinze et Diawara en début de saison pendant que l’OM prenait des valises de buts, notamment 3 à Valenciennes. Pourtant aujourd’hui, Diawara et Mbia, dont ce n’est même pas le poste, n’ont pas eu besoin de temps pour incarner une charnière forte.

S’intercaler ou pas?

Il s’agit plutôt de trouver des réflexes communs et d’avoir des caractéristiques complémentaires. Toulalan et Cris peuvent jouer 5 saisons ensemble encharnière, ils souffriront toujours d’un déficit de vitesse. A l’inverse, Terry et Carvalho ont de suite pris des marques et des repères.

M. Sammer a incarné le défenseur central ultime pendant l’Euro 96 remporté par l’Allemagne. Dernier défenseur en postion basse, quand l’équipe doit se regrouper, il est le premier milieu de terrain voir le meneur de jeu reculé quand l’Allemagne attaque. Un mélange de Pirlo et de Xavi très intéressant combiné à une agressivité défensive très utile.

Certains joueurs ont la capacité manifeste de le faire. Mais il n’y en a pas beaucoup. Piqué à Barcelone pourrait le faire mais son équipe n’en a pas besoin. Thomas Vermaelen à Arsenal le fait de temps en temps mais pas dans la durée. Et pourtant quel plus pour la tenue de balle, sa circulation et une récupération haute et rapide pour mieux partir en contre.

Globalement, la charnière, comme toutes les paires sur le terrain (joueurs de côtés, récupérateurs, attaquants) a besoin d’intelligence pour fonctionner. Mais aujourd’hui le choix des entraîneurs est assez simpliste. Il n’y a plus de profils alternatifs comme Sammer. C’est sans doute le poste où les coachs prennent le moins de risques alors que c’est peut-être celui où il y a le plus d’avantages à le faire.

Arrigo Sacchi


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