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Sans tabou:épisode4: De la pornographie dans l'air

Publié le 01 février 2010 par Bella_ragatsa
Sans tabou:épisode4: De la pornographie dans l'air
Comme le coup de fil fut coupé, il jeta le cellulaire sur la table et s’allongea sur le canapé, l’unique dans le petit salon d’accueil, de la maison du chott. Sondos, assise, devant son ordinateur, s’interrogea.
- Alors, c’était qui ?
Les mains sous la tête, et une cigarette entre les dents.
- Ben, surement, un connard !
L’expression d’un sourire, se dessina sur son visage, et elle disait capricieusement.
- Et…
Il redressa un peu la tête, prit un souffle de sa cigarette, et cria froidement.
- Et quoi ?
- T’es pas jaloux ? dit-elle, en sautant de sa chaise et en s’approchant de lui.
- Jaloux ? puis il ria avec mépris en continuant, franchement, je ne vois pas où vous voulez en venir !
Elle se sentait humiliée. Le visage, noyé par ses cheveux, et les yeux, animés par une flambée de colère elle cria.
- Pourquoi tu me fais ça ?
Il sauta du canapé, s’approcha d’elle puis en baissant ses yeux pour rencontrer les siens, puisqu’elle était petite de taille, à peine 1m58.
- J’aime pas mentir !
A entendre sa réponse, un rire nerveux, échappa de ses lèvres puis, en reprenant sa place autour de l’ordinateur.
- Je suis vraiment conne ! puis en l’injectant d’un regard détestable. Quand je me souviens que j’ai tout laissé derrière moi, pour risquer ma vie à être avec toi dans cette activité illicite !
- Tu me fais vraiment marrer ! dit-il en riant, puis en la regardant sévèrement, comme si tu l’avais fait pour moi, puis en s’approchant d’elle et en posant ses mains sur la table, t’as oublié peut être que t’étais une simple hôtesse dans un restaurant à Kantaoui, qui fait un job de merde, en souhaitant la bienvenue aux clients et en les orientant vers leurs tables ? puis en tenant son visage mate entre les mains, tu bosses maintenant dans une villa luxueuse, t’es gérante, et tu encaisses le double du salaire que t’avais auparavant, donc estime-toi heureuse !
En se débarrassant de ses mains doucement.
- Mais le jour où on se fait avoir ? je passerai une bonne quinzaine de ma vie derrière les barreaux !
En s’éloignant d’elle, tout en écrasant sa cigarette dans le premier cendrier, qui tombe sur sa vue.
- C’est le risque du métier !
Elle poussa sa chaise et se leva de nouveau en disant.
- Tu crois que je l’ai fait uniquement pour le fric ? et d’une voix émue, si je n’étais pas amoureuse de toi, je ne t’aurai pas suivi !
- C’est ton problème, ma grande ! dit-il, en accentuant le ton.
Le cœur brisé, elle parla, le visage voilé de mélancolie.
- T’étais pas comme ça avant ton mariage ?
- Et je n’étais non plus amoureux de toi avant de me marier aussi ! puis en caressant sa joue en contemplant la tristesse émanant de son regard, on est parfois ensemble pour le sexe, parce qu’on aime tous les deux baiser, rien de plus !
Puis sans attendre sa réponse, il reprit sa place, et en cliquant sur la souris pour ouvrir un dossier.
- Alors, on a aucun client ce soir ?
En s’efforçant à se calmer, elle s’approcha de lui, tout en retenant ses pleurs.
- On avait un, mais il a annulé au dernier moment, en demandant un report, parce que sa femme a eu une crise cardiaque !
- Cool ! dit-il sur les nerfs.
Elle prit une chaise, la colla à la sienne puis en posant sa main sur sa cuisse.
- Oui, c’est cool parce qu’on est seuls maintenant.
Il retira sa main agressivement et cria.
- J’ai pas envie ! ok ?
Elle se leva, honteuse et gênée puis hurla.
- Tu ne veux même pas me baiser ? puis avec l’expression d’amertume mélangée à la jalousie, tu commences à aimer ta femme, c’est ça ?
Il se mit debout, lui jeta un regard de travers, cachant une haine latente et murmura.
- Je n’aime aucune de vous deux ! alors arrête de me faire chier ! puis en allumant une autre cigarette, une manie qu’il avait à chaque fois qu’il commence à s’énerver, et Akram, n’est pas passé comme d’habitude ?
- Ça fait trois jours, qu’il n’est pas venu, puis en traçant un sourire ironique, il est certainement dans un restaurent chic avec une belle fille !
En prenant un souffle profond de sa cigarette.
- Ça ne m’étonne pas ! dés qu’il a une nouvelle conquête il laisse tout derrière lui !
- Voilà, un homme comme je le désire !
En traçant un large sourire sur ses lèvres, il marmonna persiflant.
- Alors, tu n’as qu’à tenter ta chance avec lui !
- Très drôle ! disait Sondos, en posant sur lui ses yeux de porcelaine, puis en levant sa tête en se rappelant, ah, avant d’oublier, notre fameux homme d’affaire Saoudien, m’a appelé l’après midi !
Il la regarda de travers et assena d’une voix inflexible.
- Et c’est maintenant que tu te rappelles ?
- J’ai oublié, voilà, c’est pas un drame, puis en sautant au cœur du sujet, il voulait voir soit le bosse soit son assistant en personne, le mercredi dans son hôtel, à 21h !
Surpris, Nader se taisait un long moment, puis se demanda.
- Il ne t’a pas dit pourquoi il voulait me voir ?
En secouant les épaules.
- Non, à part que c’était pour affaires ou je ne sais pas quoi !il avait un accent indéfinissable !
Depuis un mauvais silence flottait dans la pièce, et finissait par s’évaporer quand la porte cria.
- C’est qui encore ? s’écria Nader, en prenant une souffle légère.
- Peut être le connard Rami, rentrant bourré d’un bar du coin ?
- Le salaud, je me demande parfois pourquoi Akram a accepté d’embaucher un con comme lui !
Puis en ouvrant la porte tout en gardant les yeux sur Sondos.
- Le connard, il va finir par nous foutre dans un sale traquenard
- Bonsoir !
C’était la voix de la vieille d’en face, Habiba. Un peu gêné, il la borna d’un regard sombre puis dit.
- Qu’est ce que vous voulez ?
La femme, jaunie et secouée de continuels frissons.
- Je m’apprêtai à m’en dormir, mais au moment où j’ouvre la lumière, je vis une sale créature sur mon lit, avec des yeux rouges, c’était affreux, elle a dû sûrement pénétrer de la fenêtre juste en dessus de mon lit, je la laisse toujours ouverte !
Sondos, s’approcha, d’elle, puis en ayant de la pitié pour l’état d’épouvante dans lequel elle était.
- N’aie pas peur mamie, Nader te débarrassera de cette bête !
Il sourit puis en saisissant sa veste du porte manteau prés de la porte.
- Elle n’a qu’attendre le retour de Rami, pendant ce temps vous pouvez tenir compagnie l’une à l’autre ?
Sondos, dégoutée par son comportement, le retint du bras violemment.
- Tu ne peux pas être pour une seule fois humain ?
Il ne répondit pas, examina l’effroi hantant la face de la vieille femme puis, en s’enveloppant dans sa veste en cuir noire.
- Ok ! c’est bon ! allons pourrir la vie à cette sale bête !
Sondos, souriait, elle savait que derrière, cet homme mystérieux, sévère et détestable, se cachait une minuscule humanité, bloquée, entre les murs d’un cœur noirci, dur et sans scrupule, dû à un passé tourmenté, et horrible qu’il a enduré dès son jeune âge.
Une fois dans la maison de la vieille, il la suivit silencieusement à la porte de sa chambre à coucher, puis, elle disait, en s’arrêtant, frissonnante.
- Elle est sur mon oreiller !
Il ne disait rien. Il ne prenait même pas la peine de regarder son interlocuteur , puis en poussant la porte, il vit , une petite peste de 70cm de haut, avec des aigrettes sur la tête, immobile comme une statut, avec des yeux rougeâtre , qui vacillaient à droite et à gauche, et le regardant prudemment. Il sourit puis en parlant à la vieille.
- C’est un hibou mamie !
Puis il pénétra la porte saisissait une chaise en plastique, tombant sous ses yeux puis la jetant de toutes ses forces sur le lit. Le pauvre rapace, effrayé se mit à survoler, en rondelle dans la pièce, aveuglé par la lumière de la lampe, il se heurta à maintes reprises contre le mur, puis finit par trouver son chemin , en disparaissant dans la grande gueule de la nuit.
Tout de suite après, Nader ferma la fenêtre et murmura doucement.
- Voilà, vous pouvez vous coucher maintenant !
Reconnaissante, et voulant sympathiser avec cet homme, madame Habiba, disait d’une voix agréable.
- Merci mon fils ! tu veux pas boire un peu du thé, que j’ai préparé ?
En se précipitant vers la porte de l’entrée.
- Une autre fois peut être !
- Mais il est fait sur le canoun !
Il ne tourna pas la tête et alla ouvrir la porte lorsqu’elle reprit, d’une voix émouvante.
- Tu me rappelles mon fils !
Il faisait un petit tour sur place, puis en la regardant sans vraiment se concentrer.
- Il me ressemble ?
Elle souriait et disait en avançant vers lui.
- Pas physiquement, mais il était comme toi, il me regardait jamais dans les yeux !
- Ah, je vois ! puis en ouvrant la porte, ben, bonne nuit madame …
Elle lui coupa la parole en disant.
- Tu rends visite à ta mère au moins ?
- Quoi ?dit-il en fronçant les sourcils.
- J’ai pas vu mon fils depuis une dizaine d’année, je ne sais pas s’il est encore en vie !
La femme, comme ayant une envie urgente de dévoiler, une partie de sa vie, se mettait à parler sans s’arrêter de son fils, de son abandon et de sa solitude jusqu’à ce Nader mit terme, en criant, sur les nerfs.
- Non, je suis comme ton fils !
Sa réponse brève et rigide, l’attrista un bout de moment puis s’interrogea.
- Elle est morte ?
En s’approchant de la porte du jardin, et en lui jetant un regard rancunier.
- Je ne sais pas mais… je le souhaite !
***************************************************
C’était aux alentours de 21h, Sabrine ouvra la porte de l’appartement, se dirigea, vers sa chambre mais au moment où elle mit la main sur la poignée de la porte, elle se rendit compte qu’elle était verrouillée de l’intérieur. Furieuse, elle frappa à la porte, en criant.
- Ranime, ouvre moi la porte !
Comme sa binôme refusait d’ouvrir, elle continua à claquer, de toutes ses forces, à la porte, en criant.
- Oh ! arrête ! tu me fais chier vraiment !
Rihab sortit sa tête de sa chambre, et se demandait les yeux bridés de sommeil.
- Qu’est ce qui se passe ?
- Elle a fermé la chambre !
Puis la porte s’ouvra doucement, et Sabrine de colère, la poussa, agressivement, puis s’approcha de Ranime, qui s’asseyait sur bord du lit, en la fixant d’un regard de mépris sans prononcer le moindre mot.
Sabrine, ferma la porte derrière elle, pour éviter la curiosité de Rihab, et en s’arrêtant devant sa colocataire.
- Je peux savoir pourquoi t’as fermé la chambre à clés ?
- Parce que tu me dégoutes et que je veux plus partager ma chambre avec toi ! s’écria Ranime, avec une telle fureur sautant des yeux.
Sabrine, ingurgita sa salive, et dit en sortant une paire de boucles de son sac à main.
- Je sais que tu m’en veux à mort ! mais je vais tout t’expliquer…
- Vas-y, je t’écoute ! dit-elle en croisant les bras.
Elle s’approcha encore de sa binôme et mit les boucles dans la main de Ranime et dit.
- Avant tout, je me suis débrouillée pour acheter une paire de boucles qui ressemble à celle de Rihab !
En examinant vite fait les boucles, elle se mit à rire puis dit.
- Tu te moques de moi, celles de Rihab sont en or !
- J’ai pas assez d’argent pour acheter des boucles d’oreilles en or ? hurla Sabrine, avec une voix triste.
Ranime, jeta les boucles par terre, puis en se mettant debout, furibonde.
- T’aurais pu jouer à la pute pour lui acheter des boucles en or !
Les yeux, devenant rouges de colère, et la voix étranglée de pleurs.
- Je ne suis pas une pute Ranime !
Ranime, s’approcha d’elle jusqu’à ce son haleine se mélangeait à la sienne puis continua, en ricanant.
- L’homme inconnu que t’as ramené l’autre jour en est la preuve !
En croisant son regard, elle murmura doucement.
- Ce n’est pas un inconnu, c’est Miloud , mon époux !

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