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A SINGLE MAN de Tom Ford

Publié le 26 février 2010 par Celine_diane
A SINGLE MAN de Tom Ford
Belle mélancolie poseuse et intense drame existentiel affecté au programme pour l’artiste Tom Ford qui prouve que tragédie ne rime pas forcément avec hystérie, mais sophistication, élégance et raffinerie. Ses muses? Un homme et une femme en perdition (Colin Firth et Julianne Moore, sublimes et sublimés), réunis par un même rejet de la vacuité du quotidien, saisit dans sa complexité et ses instants éphémères par une caméra au plus près des secondes furtives et des moments où se conjuguent passé et présent, absence et ancrage dans le réel. Il est sans cesse question de ce monde intérieur propre à chacun, qu’il soit celui des souvenirs, celui de la souffrance latente, ou celui imaginaire qui colle aux affiches de cinéma (comme ce Psychose en arrière-plan, en rappel (apologie?) du fictif). La fiction pour survivre à la peur de l’oubli, et du chaos, l’imaginaire comme réponse aux minutes routinières et sans passion. Le héros, lui, se débat contre le chagrin, le deuil, la perte et un avenir en point d’interrogation, préférant se convaincre d’un possible contrôle sur les évènements, avec ce spectre du suicide qui le poursuit partout. Tom Ford, lui, est plus fataliste, et, entre ralentis, musiques ampoulées et mise en scène à couper le souffle, convoque plutôt l’idée d’un destin (moqueur et souverain) qui donne et reprend, décidant tout- tout seul- jusqu’à la fin. Il n’y a plus alors, et c’est si joliment dit, que corps et cœurs qui s’égarent, errent et se perdent, en une danse diabolique et torturée, sur les podiums de l’existence.
A SINGLE MAN de Tom Ford

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