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TU N’AIMERAS POINT (EYES WIDE OPEN) de Haim Tabakman

Publié le 21 février 2010 par Celine_diane
TU N’AIMERAS POINT (EYES WIDE OPEN) de Haim Tabakman
Zoom DVD: Critique film + Bonus
Merci à l’équipe deCinéTrafic !!!
En 2009 à Cannes était présenté Eyes Wide Open en sélection officielle pour Un certain regard, œuvre qui a beaucoup fait parler d’elle, offrant aux yeux de tous une plongée dans le milieu judaïque, avec ses rites religieux, ses contraintes, ses conséquences sur l’être humain, l’homme et le désir. Ebranlé par un amour interdit et sa passion nouvelle pour un jeune homme qu’il embauche dans sa boucherie, Aaron questionne sa foi et, plus généralement, les limites qu’imposent les croyances religieuses et la communauté des pratiquants, transformés ici en sujets de pression pour le héros paumé, entre amour de Dieu et désir de vivre pleinement ses pulsions. Là où le film est fortement intéressant, c’est dans sa peinture d’un milieu fermé, qu’il montre dans toute sa complexité. L’interview du réalisateur et le débat autour de l’œuvre organisé au Racine Odéon (en bonus DVD) viennent enrichir de leurs témoignages et réflexions le débat voulu par Tabakman : comment s’affranchir d’une éducation morale et religieuse ancrée en profondeur dans les êtres ? Comment penser par soi-même ? Comment vivre selon ses propres doctrines ? Piégé dans des conceptions de pureté/impureté déjà décidées pour lui, le père de famille du film représente à lui seul l’essence même de la pensée talmudique, avec cette obsession de la famille et du devoir de reproduction, le foyer devenant le lieu initial des "actes sanctifiés", pour reprendre les mots d’un rabbin qui analyse le film lors du débat. Débattre. Voilà le but premier d’un réalisateur qui a conscience d’avoir réalisé un film de "science-fiction", tant le rapprochement entre les hommes, dans le Talmud, est impossible car invisible, abomination car anti-productif, l’homosexualité (le mot ne sera d’ailleurs jamais prononcé dans le film, comme un vilain et démoniaque fantôme hantant les vivants) condamnant par sa stérilité tout un monde de rites et de transmission. Aaron, qui coupe cette viande froide aussi mécaniquement qu’il effectue ce que l’on a décidé pour lui, n’est plus alors- lui aussi- que chair morte et sans vie. Héros déchu et homme emprisonné par des codes et des idées, des écrits et des silences.
TU N’AIMERAS POINT (EYES WIDE OPEN) de Haim Tabakman

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