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Après le premier tour...

Publié le 15 mars 2010 par Arnaud Lehmann

Les résultats au sortir du scrutin régional sont décevants pour le courant centriste et le Mouvement Démocrate en particulier. Ils ne sont cependant pas surprenants. Il y a longtemps que nous tirons la sonnette d’alarme. Une proposition alternative à ce qui a été mis en place en Alsace a été faite, le MoDem a opté pour une autre solution. Le résultat de l’obstination parisienne est sans appel.

Nous sommes nombreux à avoir suivi François BAYROU, candidat de l’UDF aux présidentielles de 2007 et à nous être reconnus dans sa démarche. Nous l’avons accompagné dans l’aventure du Mouvement Démocrate. Cette construction semblait ouvrir de nouveaux horizons pour notre famille de pensée.

Trois ans plus tard, force est de constater le désarroi des centristes devant ce brouillon illisible qu’est devenu le Mouvement Démocrate. De point de rassemblement en 2007, nous sommes tombés dans un no man’s land politique, pour finir aujourd’hui en champs de ruine.

Une gestion autocratique et déconnectée des réalités du terrain est manifeste. Le parti de François BAYROU a choisi d’imposer dans les différentes régions des « personnalités médiatiques » au détriment des orientations locales. On voit ce qu’il en est aujourd’hui de ce type de raisonnement, l’électeur ne suit pas. Du moins, c’est loin d’être suffisant sans identification à une ligne politique claire. Cette dernière fait défaut. Je doute que le « tout sauf Sarkozy et l’UMP » soit suffisant pour se définir face à l’électeur qui se pose des questions.

L’élection présidentielle pour seule ligne de mire a conduit notre mouvement au score que nous connaissons aux élections européennes. La leçon n’a guère porté ses fruits. On prend la même méthode et on recommence pour les régionales. Que le procédé est déjà démontré ces limites importe peu.

Sous prétexte de renouvellement et de chasse à la voix écologiste, l’on nous a imposé un Yann WEHRLING en Alsace. Un ancien secrétaire national des Verts s’étant donné pour mission sacrée d’écologiser le MoDem, que voilà un beau message adressé aux centristes…

En cela, ce dernier n’est malheureusement pas seul, nombre d’adhérents se bercent à l’illusion du devenir écologiste de ce parti. Élections après élections, je lis de ci et de là qu’il faut écologiser le Modem, qu’il aurait fallu faire l’union avec Europe Ecologie au premier tour !

Le fait que plus notre mouvement joue ce jeu et renie ses origines centristes, plus l’électorat s’éloigne de nous, ne semble guère les gêner et les ramener à la raison. On en revient toujours à ce leitmotiv « Ecologisons le MoDem » !

En politique, on ne construit pas sans racines. Ceci est particulièrement valable en Alsace, terre traditionnelle du centrisme et de l’humanisme. Nous avions un boulevard devant nous, triste spectacle que ce que nous en avons fait.

Pétri de certitudes, notre équipage alsacien s’autoproclamant démocrate s’est lancé dans une course poursuite à la voix verte. Peine perdue. Le citoyen a préféré l’original à une pâle copie. Le logo UDF apposé en dernier ressort n’est pas venu sauver cette mascarade.

Je passe sur l’ouverture de la boîte de Pandore que constituait « l’alliance » avec le régionalisme prôné par Unser Land et une manifestation aux sombres relents devant l’ancien Landtag allemand. Laissons aussi de côté des salades et des igloos qui ont fait le bonheur des listes adverses. Ces dernières s’offraient ainsi à peu de frais une petite cure de rire en une période bien stressante pour elles.

Yann WEHRLING comme « personnalité » médiatique de niveau national ! Voyons, nous ne pouvions qu’escompter des jours ensoleillés pour l’avenir du parti sur nos terres… Apollon-Phebus menant son char solaire vers la réussite par sa seule présence, notre Phaéton à la façon MoDem finira foudroyé dans sa course chaotique. On n’échappe pas à sa destinée.

Cela étant, la tête de liste alsacienne n’assume pas seule cet état de fait. La désignation d’un candidat qui ne pouvait pas recueillir les voix centristes traditionnelles relève de la responsabilité de nos instances nationales. François BAYROU en sa tour d’ivoire prend ses décisions sous l’influence d’une Circé qui essaye de transformer le centriste en une créature hybride pseudo-démocrate d’un coup de baguette magique. L’incurie et le détournement de nos instances départementales par un petit groupe pour une partie perdue d’avance n’est pas sans conséquence non plus.

Nos cieux politiques sont devenus bien étranges. Je vois déjà les coteries se former pour la reprise en main d’une structure dont peu semblent se rendre-compte qu’il n’y a plus grand-chose à y gagner. Pas 5% en l’occurrence.

Les choses ne peuvent continuer ainsi.


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