François Bayrou et l'échec de trop

Depuis juin 2007, François Bayrou vole d'échec en échec. Pas un scrutin ne s'est soldé par une simple stabilisation du score antérieur. Le Modem est désormais en-dessous du seuil des 5 %. Le rebond individuel est-il encore possible ? A la sortie de la présidentielle 2007, l'enjeu de Bayrou était de répondre à la question suivente : comment peut-il incarner l'alternance en s'invitant à ce report à la place du PS ? Il s'agissait de définir le socle d'un nouveau pouvoir et les termes d'une nouvelle vie pour chacun. Les "déçus" qui sont aujourd'hui prêts à sanctionner veulent tout simplement "vivre" en traversant protégés une crise dure pour évoluer ensuite vers un renouvellement plus conforme aux aspirations de considération, de réussite de chacun, de nouvelles conditions de fonctionnement pour que, dans le cortège des malheurs, cette crise offre quand même "une nouvelle chance". Quant au pouvoir, l'enjeu était de sortir du sarkozisme en définissant une nouvelle gouvernance publique avec un pouvoir moins personnel, des libertés publiques renforcées … François Bayrou a échoué sur ces deux plans. Collectivement, le Modem est terriblement affaibli, divisé. Individuellement, Bayrou doit désormais chercher à transformer en succès une somme permanente d'échecs. C'est difficile voire impossible. Sa présidentialité est atteinte. L'évasion de ses troupes vers Villepin ou vers le PS est déjà engagée. Le second tour de la présidentielle 2007 reste le plongeoir vers un ailleurs qui n'existe pas dans la vie politique française.