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La loi de la Rue : Francis Articlaut assassiné...

Publié le 13 mars 2010 par Danymasson

Après avoir écrit ici même "Attitudes désagréables", le 23

février 2010. Il s'agit de reprendre ici le fil et de dire "non"

à la "loi de la rue" qui tend à se propager anormalement 

dans la ville de Kinshasa. Se généraliser même.

Expatriés ou non, la n'est pas la question, plus personne

ne se sent à l'aise devant la montée en puissance de la

main mise par les Shegges sur la Rue dans la Capitale.

Ce sont les Enfants des Rues d'hier qui font de plus en

plus la loi dans les artères de Kin - la -Belle et y font

quelquefois couler le sang.  

L'assassinat de M. Francis Articlaut, Résident à Kin

depuis plus de 20 ans, très proche des milieux des

arts. De nationalité française, cet homme, ce médecin

dentiste bien connu, avait fait du Congo sa seconde

patrie et des congolais(e)s sa seconde famille. 

Les "Shegges", terme en lingala pour définir "les enfants

des rues", prennent la rue de plus en plus en otage. Ils 

ont pour la plus part entre 14 et 18 ans, (il y en a de plus

jeunes les plus récents), et se font une spécialité de vols,

viols, intimidations en tout genres.

A n'y prendre garde, Kinshasa, jusqu'ici épargnée par

les phénomènes de bandes de jeunes délinquants sans

foi ni loi,  ne l'est plus aujourd'hui.

Des signaux d'alarmes ont été lancés à différentes

reprises par la population, des parents d'élèves, des

analystes en criminalité urbaine, des autorités. 

Une meilleure prise en charge de la sécurité des

biens et des personnes s'impose. Prendre le mal

à la racine plutôt que laisser se développer un mal

qui pourrait coûter très cher à la société.

Avoir un réservoir de bandes agressives, de gamins

qui ne sont plus des "Enfants de la Rue" mais qui la

prenne en otage, est contre productif pour le climat de

relance et le développement du pays tellement désiré

par tous et toutes. 

Ils sont sans projets, et rejettent tout les projets qui

ne correspondent pas à leurs codes.  

Les menaces, l'insécurité sont une menace pour la

relance du pays. 

Les Shegges sont considérés par la population de la

ville de Kinshasa comme les "nouveaux intouchables". 

En appeler à l'aide des policiers pour vous soustraire

de leurs mains est devenu de plus en plus difficile. Voir

Impossible.

Pourquoi cette passivité des forces de l' ordre ? 

Aux carrefours des rues, où les proies sont faciles à

piéger et la rapine aisée, à ces carrefours entre autres,

les policiers assistent aux scènes, d'insultes, d'actes

qui sont illicites sans agir.

Qui ne dit mot consent ! 

Peur de la force que représentent ces jeunes ? Besoin

des services de ceux-ci ? (Ils savent en général tout ce

qui se passe ou se dit dans la capitale). Alliance donc,

indicateurs... ?  

Intouchables. Malheur à ceux qui voudraient déposer 

une plainte contre l'auteur ou les auteurs d'actes qui

sont commis par les nouveaux rois de le rue. Les ou

la pression est mise sur la victime.

Si lors de l'arrestation d'un de ces délinquants, des

coups lui ont été assenés  (souvent le cas, en cas de

prise d'un voleur par exemple un attroupement rapide

se forme et des coups ses perdent), dans ce cas, les

plaignant(e)s peuvent se voir confier la prise en charge

des soins de leur agresseur et s'y tenir, sinon, sanctions.

Le monde à l'envers.

D'autres phénomènes, les "Kuluna" mot Kinois pour

désigner des bandes qui agissent dans les cités de la

capitale et qui s'adonnent à tout genres de délits. Le 

mot "Kuluna" signifierait, "groupe(s) de gangster(s) ou

de délinquant(e)(s) qui opèrent dans les quartiers de 

la ville, capitale du Congo. Ils agissent dans les cités,

ils rançonnent, ils volent, trafiquent, braquent des gens

qui triment et travaillent, pour souvent un maigre revenu

qui devrait  pourvoir à la famille. Même çà, ces jeunes

ne le respectent pas.  

Les causes de cette délinquance sont connues et sont

les mêmes dans le monde entier.

Les fondements de ces phénomènes sont connus et 

ont fait l'objet de nombreuses études des spécialistes.

Oisiveté, chômage, manque d'argent, parents pauvres,

exclusion de la société ... Ils relèvent comme partout

dans le monde d'un mal être et de la marginalisation

de plus en plus exacerbée. Phénomène social dû aux

effets d'une économie qui ne tourne pas.

Est-ce à dire, que pour ces raisons c'est le laisser faire

- laisser aller qui doit prévaloir ? A ce rythme, les crimes

commis, le seront à cause de, et non par quelqu'un.

Ramener aussi ces bandes, à la misère, serait un

peux réducteur. On sait que des bandes de gamins

d'origines sociales qui n'ont rien à voir avec ce qui

est décrit ci-dessus, se font justice eux mêmes et en

bande organisées. Il s'agit souvent de "missions" qui

consistes à régler des contentieux entre jeunes.

Alcool, drogue, vols, viols, agressivité verbale.

Francis Articlaut comme d'autres, vient de laisser sa

 vie, dans la rue, face à une indifférence totale.

Quelques lignes dans la presse écrite, "Le Phare",

aucune ligne visible dans la rubrique Actualité de

Kinshasa sur le Net.

Nos pensées vont à sa famille, ses proches, ses

amis. Elles vont aussi vers ceux et celles, les autres

anonymes, victimes chaque jour de faits similaires.

Il n'est point de sociétés modèles, mais des modèles 

existent dont on peut tirer parti, et au plus profond de 

la culture nationale. 

Bonne journée et Bonne lecture ! 


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