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Avis d'un lecteur de La judéomanie, elle nuit aux juifs, elle nuit à la République

Publié le 15 mars 2010 par Tatamis
Avis d'un lecteur de La judéomanie, elle nuit aux juifs, elle nuit à la République
Publié avec l'autorisation de l'auteur
"Bonjour Monsieur Robin,
Nous nous sommes rencontrés lors du Salon du Livre des éditeurs indépendants en novembre 2009 et lors du mon achat du livre "La judéomanie" vous m'aviez demandé de vous dire ce que j'en pensais. Ce que je vais faire à travers ces quelques lignes, bien que je n'ai pas vraiment l'habitude de faire un compte rendu de mes lectures. Je vous prie donc de me pardonner par avance mes maladresses.
J'ai trouvé votre livre très intéressant, très bien documenté. Cependant, pour être entièrement honnête avec vous, j'ai décroché après la partie sur Dieudonné, non par désintérêt, mais pour des raisons personnelles plutôt liées à la fatigue. C'est pourquoi je pense reprendre certains passages que j'ai simplement survolé ultérieurement. Mais je pense avoir quand même une vue d'ensemble de l'ouvrage pour pouvoir en discuter.
Concernant le décryptage de ce que vous appelez à juste titre la "judéomanie", c'est, à mon sens, parfait. Cela m'a permis de me remémorer certains événements si proches et à la fois si éloignés et d'en découvrir d'autres que j'ignorais totalement ou que j'avais tout simplement oublié. De plus votre théorie s'est parfaitement illustrée avec la dernière "affaire Frêche" concernant la "tête pas très catholique de Fabius" (tant pis pour les Harkis...) et s'en retrouve renforcée. De même quand on voit toute cette promotion mémorielle autour du film la Rafle du Vel d'Hiv, on a juste envie de dire "stop! assez, trop c'est trop" etc.
En revanche, en lisant le livre, je trouvais qu'il y manquait quelque chose mais je n'arrivais pas à déterminer quoi. Puis, la réponse, ou plus exactement la question, m'est apparue. Sauf erreur de ma part, vous ne dîtes pas pourquoi il y a judéomanie. Encore une fois, vous en décrivez parfaitement les mécanismes mais vous ne posez pas la question du pourquoi et je trouve que c'est gênant pour une compréhension plus globale de l'ouvrage. Cet ouvrage est, toujours à mon avis et je peu parfaitement me tromper, à remettre dans le contexte globale, non pas seulement de la communautarisation de la société, mais de sa victimisation. Pour résumé : nous sommes tous des victimes et nous avons droit à.... Et comme il y a des droits à pourvoir, il y a concurrence entre chaque groupe de victimes. Et qui dit concurrence, dit hiérarchisation. On a l'impression d'être dans une course à celui qui aura le plus de droit. D'où cette concurrence (souvent mêlée) entre les religions (juifs, musulmans, catho, sectes), les ethnies (juifs, noirs, arabes) mais aussi les malades (cancer, sida, myopathe, voir Pierre Bergé) les orientations sexuelles etc. D'ailleurs, l'information et la connaissance ne se font plus sous l'ordre de la raison mais sous celui de l'émotion. Et je pense que c'est très regrettable. D'où la fin (et c'est paradoxal) de toute égalité en droit à force de la rechercher et de faire des lois spécifiques pour chaque communauté.
Je ne vais pas m'étendre plus longtemps même si j'aimerais discuter d'autres points particulièrement intéressants comme l'"affaire Dieudonné" sur lequel vous apportez des éléments qui m'ont éclairé sur tout un contexte que j'ignorais. Et surtout parler de l'évolution du personnage, mais nous l'avions déjà abordé lors de notre rencontre.
Pour conclure, je vous rejoins sur de nombreux points de votre analyse et en faire trop finit toujours par nuire quelque soit la communauté en question, pas seulement aux Juifs. Votre livre m'a informé et fait réfléchir, personnellement j'adore ça, donc il a rempli tout sa mission à mon égard et j'en suis ravi. Merci.
Avant de vous laisser, j'ai une question à vous poser : pourquoi avoir publier la suite de la judéomanie chez un autre éditeur (Dualpha) alors que vous avez votre propre maison d'édition ? Je n'arrive pas à me l'expliquer même si je reconnaîs que ça n'a pas un grand intérêt. Mais je suis curieux, que voulez-vous?
Cordialement, "
Ma réponse :
Merci tout d'abord pour cet avis qui m'est précieux sur mon travail.
Vous avez tout à fait raison, j'ai volontairement fait l'impasse sur le pourquoi de la judéomanie, pour la simple et bonne raison que l'analyse sur la victimisation et la repentance ne manquait déjà pas à l'époque où j'ai écrit le livre. Je me suis donc concentré sur les faits nouveaux (pris individuellement comme l'indemnisation des orphelins de déportés ou globalement comme la suite d'événements que je suis le premier, et pour l'instant le seul, à décrire), et leur analyse froide, afin d'être le plus proche possible de la réalité. Comme vous l'avez fait vous-mêmes, chacun peut relier les faits et l'analyse que j'apporte à l'analyse des causes de la judéomanie, et plus globalement de l'excès d'antiracisme qui génère le racisme.
J'ai également fait l'impasse sur Israël, car à l'époque je ne comprenais pas bien comment la judéomanie jouait vis-à-vis d'Israël et du conflit israélo-palestinien. J'aborde ce sujet dans la suite de la judéomanie, L'Etat de la judéomanie, grâce à des lectures qui m'ont éclairé, par exemple La frontière d'Auschwitz de Shmuel Trigano. En fait la judéomanie en politique extérieure existe mais ce sont les Palestiniens qui sont vus comme les victimes d'une nouvelle Shoah, et les Israéliens qui sont vus comme les nouveaux nazis, qui font des camps de concentration comme Gaza (bien qu'ils l'aient libéré et qu'on n'ait jamais vu de nazis libérer un camp de concentration). Les Israéliens paient donc à leur tour la judéomanie de notre temps, qui leur revient comme un boomerang dans la figure, et les nazifie.
Pour la suite de mon livre, j'ai préféré la publier chez un autre éditeur que Tatamis, tout d'abord parce que les éditions Dualpha me l'ont proposé, et que Tatamis existe pour publier des livres refusés ailleurs. Par ailleurs, le livre faisant plus de 600 pages et destiné à un public restreint (les lecteurs du 1er tome), il aurait été lourd de le publier chez Tatamis, qui a un seuil de rentabilité situé à environ 1500 exemplaires vendus.
J'espère avoir répondu à vos questions.
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