Colère et Espoir devance le Front de gauche en Picardie
Avec plus de 53% d'abstention dans le pays, 66% à Creil, les électeurs et électrices en ont assez d’être pris pour des imbéciles ,ils ont décidé d’adresser à l’ensemble de la classe politique un fort signal de ras-le-bol, sinon de colère.Ils n’ont pas trouvé dans cette campagne de quoi les aider dans leurs luttes de chaque jour contre les méfaits du capitalisme et de la politique du pouvoir, et ont dans leur majorité décider de rester chez eux
Ces 53 % d’abstention signifient clairement une défiance vis à vis des partis politiques, des responsables politiques, considérés
de plus en plus comme une caste qui veut et agit pour maintenir le capitalisme en place.
A Creil, les électeurs à la gauche du PS (NPA, LO, Front de gauche, Colère et Espoir) représentent un total de 781 voix soit un pourcentage de 15,17 % plus que l'UMP qui réalise
14,99 % avec 724 voix. A Espoir et Colère nous avions appelé à l'union dès juin 2009 au sein du PCF. Notre appel n'a pas été entendu et il a été rejeté par les dirigeants
du PCF qui ont jeté l'anathème sur Maxime Gremetz.
Une partie des électeurs PCF de Creil vient de dire qu'elle choisissait la stratégie du Front de gauche qui réalise sur la ville 6,40%, d'autres électeurs ont choisi celle de Colère et
Espoir avec 4,64%. Pour Colère et Espoir et notamment les élus Creillois qui étaient candidats sur cette liste, il s'agit d'un début, certes très insuffisant de la mise en oeuvre d'une
stratégie communiste nouvelle qui est clairement en désaccord avec le Front de Gauche.
Cependant, les élus et militants de "Colère et Espoir" ont conscience qu'ils n'ont pas réussi cette fois-ci ce qui avait été engagé en 2007 aux municipales avec une mobilisation
populaire sans précédent et qui avait permis l'élection d'élus communistes à partir du succès au premier tour d'une liste clairement communiste. Il faut savoir porter un regard critique et
objectif sur cette réalité : les premières réflexions et discussions entre les camarades portent sur l'inexistence d'une organisation qui puisse porter notre stratégie de façon explicite :
nous voulons en finir avec le capitalisme, nous voulons construire une société communiste de notre temps. Nous devons nous expliquer sur ce que nous entendons par cette société mais le faire
dans les luttes, dans la vie quotidienne en lien avec les gens, notamment les salariés des entreprises et les habitants des quartiers populaires. Par exemple on ne peut pas se réjouir
que des travailleurs agissent pour obtenir une prime en échange de la casse de leur entreprise et abandonnent l'objectif principal de la lutte pour conserver et développer leur outil de
travail, cela est une impasse gravissime pour l'avenir. Or c'est le modèle mis en avant par une gauche réformiste qui est lourd de conséquences pour l'avenir industriel et économique du pays
et de notre région. Par exemple on ne peut pas admettre de la part d'un parti qui se dit communiste (comme le PCF) qu'il dise la main sur le coeur qu'il ne votera pas de subventions aux
multinationales et que ses élus le fassent ! Le PCF avec sa stratégie de Front de gauche s'est transformé en parti électoraliste, privilégiant les tractations politiciennes
et il faut le dire un certain cliéntélisme, même si en son sein et dans son électorat des hommes et des femmes restent profondément attachés au communisme. Les dirigeants du PCF ont
clairement décidé de s'aventurer dans un Front qui n' a pas de réalité populaire mais qui est seulement une union d'organisations dont le but est d'obtenir des places auprès d'un PS
hégémonique au sein d'une gauche de moins en moins crédible et de moins en moins perçue comme capable de transformer la société et qui en est incapable car ce n'est pas son objectif !
Le score régional de 6,3 % réalisé par "Colère et Espoir" avec notamment d'excellents résultats dans la Somme provient d'une autre pratique. Celle du repect des engagements pris, celle du
respect des gens. Celle du soutien aux luttes mais sans démagogie et en respectant les décisions des travailleurs et des citoyens. Celle qui repose sur le refus des tractations politiciennes et
des combinaisons d'appareils. Elle est l'héritière du meilleur de ce qui avait fait du PCF un grand parti populaire et démocratique et qui a été détruit par l'opportunisme de ces dernières
décennies.
Pour conclure, je retiendrai cette réflexion d'une camarade :
"avec ou sans ce qui reste de communistes au PCF, il va bien falloir, rapidement, que TOUS LES COMMUNISTES de ce pays qui n’ont pas renié leurs idéaux, ni leurs combats, qui en "veulent" encore, s’unissent, un jour prochain, malgré leurs différences, malgré NOS différences, nos divergences, dont certaines sont évidentes, dans une formation qui permette de rassembler nos forces militantes actuellement dispersées et divisées.
Non pas pour contester au PCF ou à ce qui en tiendra lieu ou le remplacera, des "places" dans la course aux voix dans les élections bourgeoises, mais pour faire ce
que ce parti ne fait plus depuis au moins 20 ans, c’est à dire organiser les forces, unir, avancer dans la contestation du capitalisme, dans le soutien des luttes de terrain qui tentent, chaque
jour, d’arracher au patronat des bribes de droits, et pour construire enfin le projet politique qui nous manque.
Hauts les cœurs, camarades, comme toujours, le combat continue !
Demain sera "un autre jour". Il ne tient qu’à nous de savoir de quoi il sera fait.