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Manager dans la tempête

Publié le 15 mars 2010 par Stephanebigeard

Manager dans la tempête
J'ai eu l'heureux privilège il y a une semaine d'assister avec cent cinquante managers, membres du réseau Germe, à un débat sur le thème "Manager dans la tempête" avec la navigatrice Maud Fontenoy ...
J'étais déjà un fervent admirateur de cette jeune femme pour ces différents exploits sportifs, je suis en plus devenu maintenant un indicontionnel pour ces propos d'une force et d'une simplicité décoiffante ...
Je vous propose en exclusivité quelques idées développés par Maud lors de cette inoubliable journée.
Maud Fontenoy a seulement 32 ans, est la première femme à avoir traversé l’océan Atlantique Nord (2003) et le Pacifique à la rame (2005) ,a réalisé les traversées en solitaire un tour du monde à contre courants en 2007.
Elle est aujourd'hui porte-parole de l’Unesco, vice-présidente du Conservatoire du Littoral… et se bat pour protéger les océans qui l’ont vue grandir, à la tête de sa fondation : maudfontenoyfondation.com
Manager dans la tempête
« Si nous avons un rêve, un projet, un défi, l’important ce n’est pas le temps qu’on met, c’est de ne rien lâcher »
Tout au long de son parcours de prés de 47 000 km à contre courants, Maud n’aura de cesse de mettre son « aucun rêve ne se réalise sans efforts » en pratique.
Ce défi est une véritable parabole pour témoigner du « ne laissez personne vous dire que c’est impossible », auprès des enfants qu'elle rencontre regulierment.
Du cap Horn au cap Leeuwin, Maud va essuyer 26 dépressions, alors que, dans l’autre sens, dans des conditions acceptables, les navigateurs n’en traversent ...que 4 ou 5 !
Manager dans la tempêteAprès 4 mois de traversée, pensant être sortie d’affaire et manger son pain blanc, elle démâte…
Une nuit d’angoisse à entendre le mât claquer contre la coque, puis un lever fébrile au petit matin, et 10 h d’efforts, sans boire ni manger, avec comme seule énergie la rage de ne pas abandonner au nom de tous ceux qui la suivent, pour déblayer avec une scie à métaux le pont et ensuite se fabriquer, à grand renfort de bidon, un mat de fortune.
Sur sa voile, écrit à la main, « fais de ta vie un rêve et de ton rêve une réalité » de St Exupéry.
Bien entendu, si le rêve est possible, c’est grâce aussi à toute l’équipe qui l'entoure.
Que nous explique-t-elle sur cette dernière très forte expérience :
Manager dans la tempête Cette aventure là, comme les autres d’ailleurs n’a pas été simple… surtout quand on est une femme dans le milieu marin qui reste quand même très masculin !
Traverser à la rame les océans cela faisait ricaner, et bien faire le tour du monde à contre courant ce n’était pas vraiment pris au sérieux.
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Même si je suis seule sur l’eau, en fait, on n’est jamais vraiment seule … car derrière il y a une équipe et c’est cette équipe qui permet de réussir.
 Le travail qui vous réalisez pendant la préparation sur terre (exemple de la préparation avec la marine Nationale : survie, automédication, auto opération), en équipe, c’est l'indispensable bagage que l'on embarque, c’est là que l’on puise les compétences qui vont ensuite nous servir une fois seule »
.../...
Partir et vivre ce rêve, en étant seule sur le grand bleu … c’est quand même magique.
Partir seule, sur un immense bateau de 26 m. c'est étonnant car quand on est au milieu des oceans, le bateau devient tout petit.
.../...

Maud Fontenoy
Dans les moments de galères, une seule solution… reste calme et garder son sang froid !
Et des moments de galères sur une traversé comme celle ci, il y en aura en permanence… seulement trois heures après le départ, une drisse se cassait dans le grand mat, les galères commençaient déjà ... Et ça, même si on s’y prépare ,on ne sait pas vraiment comment on va les gérer.

Manager dans la tempêteQu’est-ce qui fait que je n'ai pas déclenché la balise ARGOS après le démattage…
J’ai beaucoup pensé aux enfants des cités que je suis allé voir avant mon départ.
Je leur disais « qu’il faut avoir un rêve, ne pas baisser les bras, ne jamais lâcher, ceux qui font la différence sont ceux qui ne battent jusqu’au bout ».
Je me voyais mal tout laisser tomber.
Quand un problème grave arrive (comme le démâtage) , vous devez absolument morceler le problème, et avancer étape par étape...
…j’ai attendu une nuit et le lendemain je me suis mis au boulot…avec cette rage intérieure ( en pensant entre autre, à tous ceux qui m’avaient planté ...avant ), cette frustration vous donne des ailes, et quand on a des ailes, cel me permettait de rester concentrée, déterminée, organisée, puiser dans cette force intérieure.
On a, au fond de nous, une énergie incroyable, un potentiel immense … les moments les plus difficiles, sont en même temps les meilleurs, car ils permettent d’aller chercher cette énergie insoupçonnée.
Ce n’est pas une question de gros bras, mais de volonté et de détermination, après ce n’est plus que de l’intendance…

Manager dans la tempête Pourquoi parler vous toujours de rêves ?
Parce que c’est ce qui manque aujourd’hui à notre société !
… je fais naviguer des enfants en rémission de cancer et je suis frappée de l’absence de rêve.
Les enfants n’ont plus de rêves…
La notion de rêve, la société et les familles ne l'apportent plus, c’est pourtant ce rêve qui nous donne des ailes et l’envie de nous dépasser.
Donc, tous les jeunes qui viennent sur mon bateau, n’ont pas le droit de quitter le bateau s’il n’ont pas formulé un rêve !
Mon rêve à moi, c’était la mer, c’est un élément poétique, face auquel, dépossédée de tout, je ne me suis jamais senti aussi riche… Sachez que la mer représente un poumon sur deux à l’échelle de la planète, beaucoup plus important que la forêt Amazonienne.

Manager dans la tempête
Comment sait-on que l'on est prêt pour le départ, d'une telle épreuve ?
A votre avis …
…pourquoi tant de bateau restent au port à quai ?
... Pourquoi tant de livres ne sont jamais édités ? …
pourquoi tant de projets ne sont jamais réalisés ?
…etc…
Tout simplement parce que l’on est jamais prêt, jamais !!! On est jamais vraiment prêt, on est jamais sûr, … mais à un moment, il faut se lancer.
Et même lorsque l’on pense avoir avoir tout préparé… il manquera toujours quelque chose.
Pour chacune de mes aventures, j’ai oublié des choses évidentes :
- Pour la traversée de l’atlantique à la rame, j’avais tout en double, et bien je n’avais pas pris de brosse à dent..
J’ai utilisé une mini brosse pour les cils des yeux !
- Pour la traversée du pacifique à la rame, j’avais oublié une pince a épiler…pour une femme c’est très important.
Mais ça, vous ne pouvez pas comprendre messieurs.`
- Pour le Tour du monde j’avais oublié pour chargeur d’I pod …catastrophe !!!
Mais rassurez vous ..
Il y a toujours un système D face à l’oubli et l’imprévu.
Manager dans la tempête
En synthèse que pourriez vous nos dire pour manager dans tempête ?
Ne laissez personne vous dire que c’est impossible.
L’homme est capable de faire des choses gigantesques.
On n’a pas forcément les mêmes chances, ni les mêmes capacités, on met parfois plus de temps, ça demande parfois plus d’organisation…je n'ai pas des gros bras et je ne suis pas une super héros
Mais tout se fait dans la tête.
Traverser un océan, c’est d’abord coup de rame après coup de rame, étape par étape.
Le tout est de commencer et de se lancer et dés lors que l'on a commencé aller au bout.
Il faut tout faire pour réaliser son rêve.
Etre soi même et devenir vraiment bon, dans son meilleur domaine.
Etre bon… juste là !
Même si tout cela demande souvent beaucoup d’efforts, du temps, des sacrifices et de l’investissement.
Il faut être courageux et audacieux.
Tout est possible si l’on ose !
Manager dans la tempête
Encore merci pour toute ces bonnes paroles... d'une jeune et grande Dame...
Allez, au plaisir de vous lire...

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