Anba zetwal

Je travaille sur la terrasse aujourd’hui. Patrick Watson chante du québécois en anglais pendant que deux anolis d’un vert lime éclatant se font des grosses gorges. Il ya probablement un dîner ailé à se disputer. Hier soir, on a eu droit à tout un orage. Un bon 40 minutes d’une pluie assez intense pour nous remplir les rues de fatras et générer quelques glissements de terrain (http://jeanfrancoislabadie.blogspot.com/2009/04/ipleut.html, désolé pour l’auto-citation !). On était couché au sec Jo et moi et pensions à toutes ces moun qui dorment anba zetwal (sous les étoiles). C'est pourtant si romantique de dormir sous les étoiles. En fait, on a terminé il y a plus d’une semaine le Post disaster needs assessment (PDNA) alors que nous devrions toute de suite rédiger le Pre disaster needs assessment (PDNA itou). Vaut mieux prévenir que guérir qu’y disent ! Malgré tout, en allant conduire Jo au bureau ce matin, je suis passé au camp de Place-St-Pierre, tout le monde semblait en forme. La chaleur du soleil arrive à faire sécher l’humide, et la joie de vivre légendaire de ayisien à faire fondre l’amertume. Des jeunes dansaient à la corde, avec une lame de rasoir, un père rasait les cheveux de son timoun complètement immobile, deux grand moun jouaient aux cartes, un autre dépoussiérait ses draps… Dans le dernier bilan produit par le gouvernement (12 mars), on indique qu’il manque toujours des abris pour 1,2 millions de moun… 1,2 millions de moun. Ajouter malaria, dengue et diphtérie au cocktail et dans quelques semaines, il faudra s’inquiéter de la montée des tensions sociales.